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Echo
d'Iran N°
8, 2008-11-01,
Empêcher l'exécution du syndicaliste enseignant Farzad Kamangar!
Farzad
Kamangar, enseignant de 33 ans et syndicaliste de la
province du Kurdistan iranien, risque d’être exécuté
suite à un procès inique.
Ces
dernières semaines, l’Internationale de l’éducation (IE)
a écrit au gouvernement iranien afin de lui demander de
garantir l’équité judiciaire pour Farzad Kamangar et les
autres syndicalistes emprisonnés. En dépit des efforts
conjoints de diverses campagnes nationales et
internationales, la peine de mort prononcée à l’encontre
de Farzad Kamangar a été confirmée par la Cour suprême
le 11 juillet. En outre, des collègues syndicalistes et
des défenseurs des droits humains iraniens, qui ont
manifesté leur solidarité avec M. Kamangar, ont fait
l’objet de mesures d’intimidation de la part des
autorités iraniennes.
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L’arrestation, la détention et la condamnation de
syndicalistes en raison de leurs activités légitimes de
défense des droits humains et syndicaux constituent non
seulement des violations graves des droits fondamentaux,
mais créent en outre un climat de peur préjudiciable au
développement d’activités syndicales en Iran.
Farzad Kamangar, qui a travaillé comme enseignant dans
des zones rurales et est un militant des droits de
l’homme, est accusé de terrorisme en raison de sa
prétendue affiliation au Parti des travailleurs kurdes,
le PKK. Selon son avocat, maître Bahramian, il n’existe
aucune preuve permettant de justifier l’allégation selon
laquelle M. Kamangar aurait « mis en danger la sécurité
nationale ». Son avocat, qui n’a pas été autorisé à le
défendre, a déclaré que le procès était contraire à
l’article 168 de la Constitution iranienne : « Les
délits politiques et de presse doivent être jugés
publiquement et en présence d’un jury, devant une cour
de justice. » Un seul juge a examiné l’affaire en cinq
minutes et l’accusé n’a pas été autorisé à s’exprimer.
En plus
de s’opposer à la peine de mort, l’IE condamne les
tortures infligées à M. Kamangar pendant sa détention et
le refus de soins médicaux. Lorsque sa famille a
finalement été autorisée à lui rendre visite en prison,
ses blessures étaient telles qu’il était incapable de
marcher. L’IE a pressé les autorités iraniennes
d’enquêter sur les déclarations de torture et de veiller
à ce qu’à l’avenir, aucun détenu ne subisse ni torture
ni mauvais traitement.
A ce
jour, l’Internationale de l’éducation n’a pas d’affilié
en Iran. Cependant, l’IE a reçu une demande d’adhésion
provenant de l’Association professionnelle des
enseignants iraniens et un représentant de cette
organisation a été invité à assister au dernier congrès
de l’IE, à Berlin en 2007. A son retour du congrès,
Mohammad Khaksari a été harcelé par les forces de
sécurité. M. Khaksari est aussi un membre actif du «
Comité pour sauver Farzad » et fait partie des personnes
surveillées par le ministère du renseignement.
Que pouvez-vous faire ?
1.
Faites
connaître la situation de Farzad Kamangar
et des enseignants en Iran dans votre magazine, sur
votre site Internet, lors des réunions et par tout autre
moyen approprié.
2.
Ecrivez
aux autorités iraniennes. Votre organisation est invitée à lancer un appel au
président iranien afin qu’il fasse :
-
réexaminer le cas Kamangar et expliquer plus
clairement les charges retenues contre lui et
d'autres syndicalistes
enseignants actuellement détenus;
-
commuer la condamnation à mort de Farzad ;
-
renoncer au recours à la torture ;
-
autoriser M. Kamangar à avoir des contacts
réguliers avec sa famille et son avocat ;
-
cesser le harcèlement à l’encontre des proches de
M. Kamangar et des membres du comité pour empêcher
son exécution;
-
accepter un dialogue pacifique sur les
préoccupations professionnelles des enseignants et
enseignantes en Iran.
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