Echo
d'Iran N°
9, 2009-09-01,
Mobilisons-nous pour arrêter la machine de terreur du régime Iranien
Le régime de la République Islamique, après le coup d’Etat électoral d’Ahmadi-Néjad et de l’Armée des Pasdaran, mobilise tout ses appareils répressifs pour terroriser tout un peuple et le faire taire. Aujourd’hui en Iran un Etat de siège non déclaré est imposé et les forces militaires quadrillent toutes les villes afin d’empêcher toute manifestation. Pendant les récentes manifestations il y a eu plus de 3000 personnes arrêtées et des centaines de disparus. Officiellement plus de 65 cadavres des personnes tuées sous les tortures dans les prisons du régime, ont été livrées à leurs familles. L’ampleur des crimes et sévices commis dans les prisons est inouïe, même en comparaison aux standards du régime, déjà « champion » dans ce domaine. Les iraniens disent que la prison de Guantanamo est comme un hôtel à côté de celle de « Kahrizak » ou les corps mutilés de manifestants disparus ont été retrouvés. Les conditions de détention dans la prison « Kahrizak» sont tellement terrifiantes que le guide suprême en personne a été forcé d’afficher son « inquiétude » et a promis de construire une « prison moderne » !
Des « procès » collectifs sont
organisés et des opposants sont contraints à des aveux
forcés afin de dissuader le peuple de manifester. Mais
malgré la répression atroce, le peuple iranien est
déterminé à se débarrasser de ce régime une fois pour
toute. Nous assistons à des manifestations de masse au
quotidien et les revendications se radicalisent. Le
peuple exprime de plus en plus clairement sa distance
avec le régime et ses factions. Aujourd’hui, le
mouvement de révolte populaire qui a secoué l'Iran
contre la fraude électorale, ne se pose plus la question
de savoir qui doit présider aux destinées de ce
sinistre régime. Moussavi, qui est un ancien dirigeant
de la république islamique, et qui porte une
responsabilité dans le massacre de milliers de
prisonniers politiques dans les années 80 alors qu’il
était premier ministre, est loin d’être une
alternative. La mobilisation populaire a pris désormais
toute son ampleur et ne s'en prend pas seulement à
Ahmadinejad mais au régime tout entier.
La radicalisation et l’extension de la lutte populaire contraignent le régime à accélérer le processus de répression et ce par tous les moyens. Le régime a
mis en scène les procès publics des «casseurs »
avec des aveux extorqués sous la torture. Parmi
ceux qui ont fait acte de repentance figurent
plusieurs partisans réformateurs du régime qui
ont été eux-mêmes, au cours des années 80, à
l’initiative de la mise en place de l’appareil
répressif du régime et du système juridique et
pénitentiaire, basés sur la torture et sur l’aveu
extorqué, dont ils font aujourd’hui les frais !
Leur torture et leurs aveux forcés n’en forcent
pas moins la colère et le dégoût. Depuis trente
ans ces méthodes ont toujours été monnaie
courante dans la République Islamique; la
population ne prête aucune portée à ces aveux forcés.
Mais derrière la scène des procès publics contre un certain nombre de membres de la faction réformatrice, le régime dissimule une horreur d’une toute autre ampleur : le destin tragique des milliers d’inconnus arrêtés, des manifestants ordinaires, qui ne font partie d’aucune des factions du régime. La plupart de ces inconnus n’arrive même pas à la phase des « aveux » et meurt massacré sous la torture. Ces « inconnus» sont oubliés par les media occidentaux qui préfèrent privilégier les partisans de la vague verte. Il faut réagir contre ces crimes par tous les moyens, très vite et avant qu’il ne soit trop tard pour celles et ceux encore détenus !
Nul ne peut dire qu’elle sera l’issue des mobilisations. Mais le soulèvement de la jeunesse, des femmes et des travailleurs iraniens ne doit pas rester isolé. En France, comme partout dans le monde, des appels et des initiatives en solidarité avec les manifestants se multiplient. Le mouvement ouvrier et démocratique doit être clairement aux côtés de ceux qui, en Iran, luttent contre la République islamique, pour la démocratie, l’égalité entre hommes et femmes et la justice sociale.
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