Echo
d'Iran N°
10, 2009-12-01,
Une vie détruite parmi tant d’autres sous le régime de la République Islamique
Soheila Ghadiri a été exécuté par pendaison à la prison d’Evin à Téhéran le 21 oct.2009. Elle avait été accusée du meurtre de son nouveau-né de 5 jours. Son histoire tragique a suscité beaucoup d’émotions chez les intellectuels, les militants des droits de l’Homme et les opposants du régime.
Soheila, âgée de 30 ans (au moment de sa pendaison), est née en même temps que la République Islamique est arrivée au pouvoir en Iran. Pour comprendre mieux l’histoire de cette femme, il faut s’attarder sur son passé.
A la suite d’une fugue à l’âge de 16 ans, elle se trouve dans la rue, le froid, la faim… En bref, la dureté des conditions de vie dans la rue la pousse très vite vers la prostitution et peu du temps après, elle tombe enceinte. Cinq jours après avoir accouché, elle se résigne à tuer son bébé !
Pendant son procès, il y a deux ans, Soheila n’a pas accepté que son avocate la présente comme « malade mentale » ou « déséquilibrée ». En avouant le meurtre de son nouveau-né, elle affirme l’avoir tué car elle ne voulait pas que son enfant connaisse le même sort qu’elle.
Son procès remet, implicitement, en cause le régime de la République Islamique qui est un régime corrompu au bilan plus que catastrophique ; pauvreté grandissante, chômage, enfants des rues, prostitution et toxicomanie…
En somme, c’est un régime qui génère la misère et dont les seules réponses aux maux de la société sont la répression et l’atrocité. L’histoire de Soheila résume bien ce constat.
L’inégalité sociale grandissante engendre des hommes et des femmes qui ne trouvent aucune place dans la société.
La vie Soheila est l’un des milliers d’exemples des vies détruites en Iran. Bien que l’Iran soit riche au niveau des ressources pétrolières, la majorité de la population ne profite pas de cette richesse.
Un des autres aspects catastrophiques du régime est le fonctionnement du système judiciaire : pour démontrer l’extrême violence et l’absurdité du système pénal de la République Islamique une comparaison rapide entre deux affaires judiciaires assez similaires suffit ;
Similaires : l’une est en Iran l’autre en France :
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Soheila Ghadiri, une jeune femme pauvre et sans famille qui a tué son bébé de 5 jours ,a été jugée et condamnée à mort en Iran ;
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Véronique Courjault, une femme de famille aisée soutenue par toute sa famille, jugée pour le meurtre de trois de ses nouveau-nés a été condamnée à 8 ans d’emprisonnement en France.
Pour terminer, à l’approche du 25 novembre, la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, nous demandons à tous les défenseurs des droits de l’Homme et aux forces progressistes de réagir aux crimes et aux violences d’état ( Iranien ) faites aux femmes en général et aux femmes emprisonnées et condamnées en particulier.
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