Communiqué
27 Juin 2009
Grève de la faim
En Iran, le 1er mai n’est pas
un jour férié et le gouvernement ne reconnaît pas le
droit des travailleurs à célébrer cette journée mondiale
de la solidarité internationale des travailleurs. Mais,
chaque année, les travailleurs iraniens le célèbrent par
différentes initiatives. Cette année encore, le régime a
ouvertement interdit toute manifestation au 1er
mai. Malgré tout ça les syndicalistes et d’autres
militants du mouvement ouvrier, ainsi que des étudiants,
des militants féministes et des enseignants ont décidés
d’organiser un rassemblement dans un parc du centre de
Téhéran. Mais dès que le rassemblement a commencé, les
forces de sécurité ont attaqué les participants avec une
rare brutalité, arrêtant 150 militants et même les
passants n’ont pas été indemnes. Le rôle des forces de
sécurité en « civile » dans cette attaque montre son
caractère organisé et prémédité. A ce jour des dizaines
de ces militants sont encore en prison.
Un comité de soutien a été formé en Iran
appelant tous les défenseurs des droits de travailleurs
à agir. A l’étranger plusieurs initiatives ont été
prises par des militants exilés. Entre autres, des
militants des associations de solidarité avec des
travailleurs iraniens basés en Suède, Allemagne et
Paris ont entamés une grève de la faim dans un local de
PCF dans Paris 11ème. Cette grève a coïncidé
avec l’élection présidentielle truquée en Iran et les
manifestations de masse contre le régime. Pour dénoncer
la répression qui a suivi, la revendication d’arrêt de
la répression et la libération de personnes arrêtées
pendant ces manifestations a été ajoutée à des demandes
formulées par les grévistes de la faim. A Paris les
militants de partis politiques et d’associations de
gauche, et en particulier ceux de
NPA
et
PCF ont apporté leur soutien à cette
action. Pour affirmer sa solidarité, Alain Krivine s’est
rendu sur le lieu de la grève de la faim et a accordé un
entretien à la Tishk TV. Cet entretien a été diffusé à
deux reprises.
Cette grève a eu un grand retentissement
dans les média iraniens et des reportages télévisés ont
été diffusés à plusieurs reprises vers l’Iran ou les
nouvelles de cette action ont été accueillies avec
enthousiasme par les familles des prisonniers et les
militants du mouvement ouvrier. Les grévistes de la faim
ont également participé à plusieurs manifestations à
Paris, notamment devant l’ambassade d’Iran et la
Sorbonne. Partout, ils ont insisté sur le fait qu’il
faut préserver l’indépendance du mouvement populaire et
ouvrier vis-à-vis des luttes des différentes factions du
pouvoir en Iran et le fait que dépassement du régime
islamique en Iran dans sa totalité et la séparation de
l’Etat et la religion est la précondition absolue de
toute avancée démocratique réelle en Iran.
Pour le 26 juin quatre grandes centrales
internationales des travailleurs avaient appelé à une
journée de solidarité internationale avec les
travailleurs iraniens emprisonnés. En France à
l’initiative de sept syndicats ;
CGT, FO, Solidaires, CFDT, CFTC, UNSA et FSU,
un rassemblement a été organisé devant l’ambassade
d’Iran à Paris auquel beaucoup de iraniens ainsi que les
grévistes ont participé. Le même jour un message de
M.Mahmood Saléhi, un de dirigeants reconnu du mouvement
ouvrier en Iran (qui a passé plus de 4 ans dans les
geôles du régime islamique) ainsi que du « Comité de
Coordination de l’Aide pour l’Etablissement des
Organisation Indépendantes en Iran » (qui regroupe des
milliers des militants syndicalistes à travers tout
l’Iran) ont fait parvenir des lettres de soutien dans
lesquels, ils demandaient aux grévistes de mettre fin à
leur grève. Ainsi, le samedi 26 juin à la soirée du 7
ème jour, la grève de la faim a pris fin lors d’une
soirée de solidarité.
Cette expérience a montré qu’il y a une
réelle possibilité d’organiser des actions de solidarité
internationale en ce qui concerne l’Iran et les luttes
sociales et syndicales intenses qui s’y déroulent. La
coopération active et réussie des militants de la gauche
radicale de deux pays dans cette action est porteuse de
plusieurs leçons positives et ouvre la voie à d’autres
actions de solidarité internationale.
Solidarité
Socialiste avec les Travailleurs en Iran.
Paris, le 27 Juin
2009
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