‎13 novembre 2013,‎

Alors que le climat politique entre l'Iran et la communauté internationale s'est amélioré depuis l'élection du président Rohani, les exécutions se poursuivent à un rythme effréné dans le pays. En l’espace de quelques jours, 45 exécutions ont été confirmées.

Le barreau de Paris, membre de la coalition internationale contre la peine de mort, condamne fermement cette vague d’exécution. 

Samedi 26 octobre, 18 prisonniers ont été exécutés,  parmi eux deux prisonniers politiques kurdes et 16 baloutches,  en représailles d’une attaque d’insurgés intervenue la veille. Lundi 28 octobre, un autre prisonnier baloutche a été pendu, reconnu coupable d'appartenance à un groupe de militants baloutches. Mardi 29 octobre, un prisonnier a été exécuté pour des accusations liées à la drogue. 

Le 4 novembre, Shirkoo Moarefi, un prisonnier politique kurde, a été pendu dans la prison de Saghez (ouest de l'Iran), et cinq prisonniers ont été exécutés dans la prison de Kermanshah. 

Au moins 12 prisonniers kurdes sont en danger imminent d'exécution. Selon l’organisation Iran Human Rights (IHR), quatre prisonniers kurdes sunnites condamnés à mort risquent également à tout moment d’être exécutés. Ces derniers ont été reconnus coupables de l'assassinat d'un dignitaire sunnite alors que ces prisonniers étaient en détention lorsque l'assassinat a eu lieu. 

Selon Amnesty International deux prisonniers politiques kurdes, Zanyar et Loghman Moradi, pourraient également être exécutés. Sous le coup de la torture, ils auraient avoué l’assassinat en 2009 du fils d'un haut dignitaire religieux à Marivan, dans la province du Kurdistan ainsi que leur participation à des activités armées avec un groupe d'opposition kurde. 

Depuis l'élection du nouveau président iranien Hassan Rohani en juin, ce sont au moins 278 prisonniers qui ont été exécutés en Iran. Seulement 166 d’entre eux ont été exécutés alors qu’ils ont été reconnus coupables de meurtre. Parmi eux, un mineur a été exécuté pour un crime commis lorsqu’il avait 14 ans. 

Il est paradoxal de constater qu’alors même que les relations diplomatiques entre l'Iran et la communauté internationale se sont améliorées et que le groupe P5 +1 (les 5 permanents au Conseil de sécurité plus l’Allemagne) et l'Union européenne ont repris leur dialogue avec l'Iran, les exécutions atteignent un nombre extrêmement élevé. Cette situation est d’autant plus préoccupante que la plupart des condamnés à mort sont soumis à la torture, aux aveux forcés et à des procès inéquitables. 

La Coalition mondiale contre la peine de mort a appelé les Nations Unies, l’Union européenne et la communauté internationale à aborder de toute urgence la question de la peine de mort lors de leur dialogue avec l’Iran. 

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