Communiqué
27 Juin 2007
Grève dans les transports urbains de Téhéran
Le régime iranien mène
une guerre sans merci aux travailleurs qui tentent de
faire vivre des syndicats indépendants : matraquage des
militants et saccage des permanences par les nervis du
Conseil islamique du travail (l’organisation appointée
par le régime pour soi-disant représenter les
travailleurs), mais aussi utilisation de toutes les
entraves « légales » par les services de police ou de
justice.
En décembre 2005 des
agents du « ministère de l’Information » arrêtaient des
membres du Comité exécutif du syndicat de la compagnie
de bus Vahed, qui assurent le service de Téhéran et sa
banlieue, dont le principal dirigeant, Mansour Ossanlou.
Deux jours plus tard,
environ 3 000 conducteurs et employés se mettaient en
grève pour demander la remise en liberté de leurs
camarades, le droit de former un syndicat indépendant et
la satisfaction de leurs revendications en matière de
salaires, classifications, conditions de travail et de
sécurité. D’après les statistiques officielles
elles-mêmes, les salaires ont chuté de 49% depuis 1979
(l’an I du régime). Aujourd’hui le salaire moyen des
travailleurs de Vahed est si faible que la plupart
doivent occuper un ou deux emplois supplémentaires.
Comme 80% sont forcés de vivre en-dehors de Téhéran, on
peut imaginer ce qu’il en est du respect du Code du
travail de la République islamique qui stipule que la
journée de travail est limitée à 8 heures.
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Plusieurs dizaines de
grévistes étaient immédiatement arrêtés mais, le
lendemain, le maire de Téhéran devait accepter de
recevoir leurs représentants et promettre de les faire
libérer. Ce qui fut fait dans les heures suivantes, y
compris pour les membres du Comité exécutif, à
l’exception de Ossanlou. Le lendemain, le maire ayant
aussi promis de se pencher sur les autres revendications
et laissé entendre que la libération de leur leader
allait suivre, les grévistes suspendaient leur
mouvement.
Mr. Ossanlou (dont la
condition physique est précaire et qui a besoin une
opération aux yeux... suite à un précédent tabassage par
les voyous du Conseil islamique du travail). Pire même,
les mesures de rétorsion ont commencé contre les
grévistes : salaires non payés, comptes en banque
bloqués.
En
juillet 2006 La Fédération internationale des ouvriers
du transport (ITF) et la Confédération internationale
des syndicats libres (CISL) ont introduit conjointement
une plainte formelle à l’OIT (Organisation
internationale du travail) contre le gouvernement
iranien pour son recours systématique à des tactiques de
terreur à l’encontre d’une organisation syndicale
nationale affiliée à l’ITF.
Ces
organisations syndicales internationales dénoncent la
répression continue exercée à l’encontre du Syndicat des
travailleurs de la compagnie d’autobus métropolitains de
Téhéran (Sherkat-e Vahed). Elles ont souligné que cette
répression non seulement constitue une atteinte à toutes
les normes de justice et de droits humains mais bafoue,
de surcroît, les principes essentiels auxquels la
République d’Iran a souscrit lorsqu’elle a adhéré à
l’OIT.
Quelques
jours à peine après la soumission d’une plainte à l’OIT
par le mouvement syndical, Mansoor Ossanlou, le plus
illustre des syndicalistes incarcérés en Iran, qui fut
gardé au secret durant plus de sept mois dans la
tristement célèbre prison d’Evin, à Téhéran, a été remis
en liberté.
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