Quelles sont les raisons de la formation du Conseil Ad Hoc des Ouvriers du Complexe Pétrochimique de Mahshahr ?
La principale raison de la formation du conseil était
que les travailleurs les plus conscients de la région,
c’est-à-dire les militants ouvriers, ont reconnu la
nécessité d’une organisation principale pour représenter
les intérêts des travailleurs et unir leurs rangs pour
obtenir leurs revendications. Le Conseil peut regrouper
les travailleurs mécontents et conscients des
différentes unités de ce complexe, appeler les ouvriers
à protester et à agir pour leurs revendications communes
et travailler à l’organisation de la lutte des
travailleurs.
Les militants ouvriers ont mis en place le Conseil Ah
Hoc des Ouvriers du Complexe Pétrochimique de Mahshahr
sur la base de ce principe important que, malgré le fort
potentiel pour la lutte, à cause du manque
d’organisation et de la dure répression et du contrôle
dans la région, les ouvriers ne pourront pas mener une
lutte puissante sans une organisation, en particulier
sans une organisation qui comprendra progressivement
toutes les différentes unités du complexe.
Par exemple, au mieux, les travailleurs peuvent
s’assurer par l’action de la paiement d’un mois de
salaire, mais sans unité et une organisation spéciale,
sans une lutte générale dans toute la région, ils ne
seront pas capable de s’opposer aux licenciements, à
récupérer les salaires impayés, à augmenter leurs
salaires, à obtenir la sécurité sur leurs lieux de
travail et toutes les revendications mises en avant dans
la déclaration du 1er Mai des organisations ouvrières.
Je pense que l’organisation est aussi importante et
nécessaire pour les ouvriers que leur pain quotidien.
Par ce moyen, nous ne les laisserons pas empiéter sur
nos vies, nous pousser avec nos familles sous le seuil
de pauvreté et refuser l’éducation à nos enfants.
Quelle est la situation des ouvriers employés au Complexe Pétrochimique de Mahshahr ?
Ce complexe est en mauvaise situation.
La sombre situation économique de la société dans son
ensemble a aussi affaibli la place de cette importante
région industrielle et les usines ferment les unes après
les autres. Le complexe “Shahid Rasouli”, par exemple,
qui produit du formol, ne peut pas exporter sa
production à cause des sanctions économiques et n’a pas
non plus de marché nationale pour sa production. Ses
stocks sont remplis au maximum et le complexe a donc
arrêter la production.
La direction du complexe a fait travailler les
ouvriers 10 jours en mars et a déclaré espérer reprendre
la production en avril, mais cette promesse ne s’est
toujours pas concrétisée. On entend de mauvaises
nouvelles sur cette usine, qui ne sont pas optimistes
sur une reprise de la production et les ouvriers qui
pourraient perdre leurs emplois.
“Methanol – 2″ et un autre complexe sont aussi
complètement fermés.
Dans l’ensemble, à cause des difficultés financières
du gouvernement, la plupart des projets dans la région
sont soit en attente soit réalisé à moitié, et ceux qui
fonctionnent font face à des pénuries de pièces et
d’équipements, et se dirigent plus que jamais vers la
récession.
Ces derniers mois, nous avons vu des grèves ouvrières dans différentes régions d’Iran. D’après toi, qu’est-ce qui est sorti de ces grèves ?
Il est clair que les grève remontent le moral, non
seulement des travailleurs d’autres régions du pays,
mais de toute la société.
Suite à ces protestation, le monde du travail a
encore plus réalisé sa puissance de lutte. Les
travailleurs avancés, en particulier, ont gagné de
l’énergie dans ces protestations et ont vu l’importance
de protestations unies des travailleurs des différentes
usines. La question est que quand un travailleur ou une
travailleuse se regarde individuellement, il ou elle
voit le risque de perdre son emploi et devient plus
conservateur. On ne peut pas attendre beaucoup de lui ou
d’elle. Les travailleurs te demandent si tu es d’accord
qu’ils sacrifient leurs emplois en protestant
ouvertement contre l’employeur. Et dans ce cas, il est
naturel que tu ne répondes pas “oui”. Mais lorsque la
travailleuse ou le travailleur se voit comme une masse,
organisée et unies, et voit ses camarades de l’usine d’à
côté en lutte et toute la société poussée par la lutte,
alors il ou elle met son conservatisme de côté. C’est
partuculièrement vrai en cas de licenciements ou de
suppressions d’emplois, lorsque les salaires ne sont pas
payés, lorsqu’on est à bout, alors il ne reste plus rien
du conservatisme et il n’y a pas d’autre voie que
d’avancer.
Elle ou il entre dans une lutte à mort pour sauver sa
vie.
Je veux dire que sans aucun doute, la grève dans une
région du pays a un effet important sur les autres
régions. Ainsi, elle peut régénérer une ville et
apporter de l’espoir aux ouvriers et à leurs familles.
Et c’est pour cela que chaque lutte doit être
soutenue par les différentes fractions du monde du
travail.
Comment vois-tu la réaction du gouvernement aux luttes syndicales en Iran et aux efforts pour s’organiser ?
L’Etat s’inquiète des luttes
syndicales parce qu’aujourd’hui les luttes syndicales
sont aussi des luttes politiques. Par exemple, lors
qu’un travailleur ou une travailleuse proteste pour le
paiement des salaires, il ou elle voit immédiatement la
police, et la sécurité de l’usine est immédiatement
alertée.
Le gouvernement sait bien qu’une
grève dans une usine peut se développer dans d’autres
lieux, peut pousser les familles à l’action, recevoir le
large soutien de la ville et amener une protestation
générale dans la société ; c’est une question qui peut
coûté cher à l’Etat.
Je pense que le gouvernement a peur
de cela et que c’est pour ça qu’il interdit les
organisations ouvrières dans différentes régions d’Iran.
Mais pour que nous soyons forts, nous devons être
organisés. Notre puissance à nous, travailleurs, est
dans cette question et elle en nous appuyant sur cette
puissance nous ne devons pas laisser nos vies être
écrasées.
Nous ne devons pas seulement
protester contre le plan de réforme des subventions,
mais aussi demander des soins médicaux gratuits et une
éducation gratuite pour nos enfants et nos familles à
tous les niveaux. Nous devons agir pour un salaire
mensuel de 1.000 $ en construisant nos propres
organisations.
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