A l’initiative du « collective syndical pour soutenir les travailleurs du Maghreb et du Moyen-Orient », et à l’occasion de la centième conférence de l’OIT, une manifestation de solidarité avec les travailleurs en Iran, a eu lieu le jeudi 9 juin 2011, près du siège de l’OIT et devant la représentation permanente de l’ONU à Genève. Les deux syndicats suisses U NIIA et CGAS ainsi que le syndicat belge GTGB ont soutenu cette campagne. Le dit « collectif » rassemblait les 4 syndicats français : la CGT, Solidaires-SUD, la F.S.U. et l’UNSA.
Deux associations de solidarité avec les travailleurs iraniens, « Solidarité Socialiste avec les Travailleurs en Iran, (SSTI )» basé à Paris et « L’Alliance Internationale en Soutien aux Travailleurs en Iran, AISTI – Section de Paris, » ont soutenu et participé à cette campagne de solidarité.
Plus de 130 participants, venus d’Allemagne, d’Angleterre, de France, de Suède, des Pays-Bas et de Suisse s'étaient joint à ce rassemblement pour déclarer leur soutien aux revendications des travailleurs en Iran notamment en faveur de la liberté d’organisation et de constitution de syndicats indépendants en Iran. Cette manifestation a débuté à 11H et s’est terminé avec succès à 15 H.
Jean-Michel Joubier, responsable de l'Espace Europe International de la CGT, a ouvert le rassemblement en soulignant les raisons principales de cette campagne qui visait à soutenir les revendications des travailleurs en Iran et en particulier leurs volontés de créer des organisations professionnelles indépendantes du pouvoir iranien. Il a réitéré l’exigence des syndicats européens pour la libération immédiate des travailleurs emprisonnés en Iran. Il a confirmé l’importance de la solidarité internationale entre les travailleurs du monde et a déclaré donc que naturellement, les syndicats français se trouvent à coté des travailleurs iraniens pour les soutenir.
Pierre Coutaz de la CGT, d’ailleurs membre de la mission de la CGT à la conférence de l’OIT a tout d’abord rendu hommage à Farzad Kamangar, l’instituer kurde assassiné par la République Islamique en 2010. Ensuite, il a souligné que l’Etat iranien a été condamné plusieurs fois, à l’OIT par sa commission « des normes » pour non respects des conventions. Il a regretté que même pendant l’actuelle session de l’OIT, l’Iran a été désigné comme membre du conseil administratif de l’OIT. Coutaz a contesté la présence des faux « représentants » des travailleurs iraniens dans la centième conférence et en s’appuyant sur la solidarité grandissante des travailleurs. Il a dénoncé le comportement de la République Islamique d’Iran envers les travailleurs et a exigé la libération immédiate des travailleurs emprisonnés en Iran.
Ensuite M. Jamshid Pouranpir, Secrétaire syndical de l’UNIA, a pris la parole au nom des syndicats Suisses. Il a parlé des violations systématiques de toutes les conventions de l'OIT par la République Islamique d'Iran et a exprimé son espoir pour une suite des actions de solidarité avec les travailleurs iraniens. Il a aussi abordé le sujet de la répression des femmes et des minorités ethniques et religieuses, et a fortement condamné la République Islamique d'Iran à cet égard.
Alain Baron, du Syndicat « Solidaires-sud », a également pris la parole. Il a donné un résumé du soutien de son syndicat aux travailleurs en Iran et a dénoncé vivement la répression des travailleurs en Iran. Il a souligné que devant la mondialisation du capital et l’unité des capitaliste, il est évident que les travailleurs aussi doivent s’unifier pour mener une lutte commune, unie et solidaire.
Il a confirmé que le soutien aux travailleurs d’Iran fait parti des devoirs cruciaux de la classe ouvrière et a dénoncé l’emprisonnement inacceptable des travailleurs en Iran qui n’ont même pas le droit de célébrer la journée mondial du premier Mai. Il a ensuite, condamné la pratique répressive de la République Islamique qui réprime toute action contestataire des ouvriers de ce pays. Il a réitéré, une fois de plus, la stricte nécessité de la participation des authentiques représentations de travailleurs iraniens à l’OIT et a reconnu la lutte en ce sens, comme un des objectifs du collectif syndical.
Alain Baron, qui venait directement du congrès du syndicat « Solidaire-SUD » tenu à Villefranche sur Saône (69), était porteur du message de soutien des syndicalistes de 20 pays de 4 continents différents. On pouvait lire dans ce message, notamment leur soutien aux revendications légitimes des travailleurs d’Iran pour la création d'organisations indépendantes de l’Etat ainsi que la condamnation de la répression touchant les travailleurs en Iran, les bas salaires et l’impossibilité pour les travailleurs d’Iran de mener une vie digne .
Ensuit les représentants des syndicats Suisses ont exprimé leurs soutiens à cette action de solidarité, chacun a confirmé son soutien aux luttes des travailleurs en Iran. Après eux, un syndicaliste belge de la FTGB a traduit la solidarité des membres de son syndicat avec les travailleurs iraniens en lutte. Ils ont tous espéré que grâce à la lutte commune des syndicats, ils puissent empêcher la présence des faux « représentants » envoyés du régime iraniens qui occupent le siège des vrais syndicalistes iranien. Ils ont renouvelé leurs exigences : la République Islamique doit respecter ces engagements internationaux.
Mme Corinne Vialle, de FSU France, était l'intervenante suivante. Elle a parlé des soulèvements récents au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, de la nécessité de la solidarité internationale des travailleurs, et la promptitude et l'engagement de son syndicat pour soutenir les luttes du peuple iranien. Elle a également exprimé le mécontentement au sujet de l’incarcération des enseignants en Iran par la République Islamique qu'elle a fortement dénoncée.
Vasco Pedrina d'UNIA, qui est le plus grand syndicat en Suisse, a parlé de solidarité avec les ouvriers iraniens et a vigoureusement condamné la suppression des droits de travailleurs par la République Islamique. L’intervenant suivant était M. Bayla Sow des transports uniques Aériens du Sénégal (SUTAS). Il est également un membre du conseil exécutif du International Transport Workers' Federation (ITF).
Leopoldo Tartaglia du département international de la Confédération Générale Italienne du Travail (CGIL), également délégué à la Conférence internationale du travail, a parlé du manque de liberté pour les travailleurs et l'interdiction de créer leurs propres organisations en Iran. Il a exprimé le soutien total de la CGIL aux ouvriers en Iran.
Un des porte paroles de « SSTI » a remercié les syndicats organisateurs de cette assemblée et a mis l’accent sur la solidarité des travailleurs dans le monde et en particulier des syndicats français qui sont toujours aux cotés des travailleurs iraniens dans la lutte pour faire respecter leurs revendications par le régime iranien.
Le représentant de «AISTI » a également remercié les initiateurs de l’action et pour leur soutien aux travailleurs en Iran, en particulier dans leur lutte pour la création d'organisations indépendantes. Il a demandé la poursuite de la solidarité avec les travailleurs en Iran et d'augmenter la pression sur le régime pour faire respecter les droits des travailleurs.
Alors, les participants ont écouté un message de soutien de Mme Tountou Diakite, la présidente du « Mouvement national des Femmes » de la « Confédération des syndicats autonomes du Sénégal », également membre de la mission de son syndicat à la conférence de l’OIT. Elle a parlé de double discrimination visant les femmes iraniennes dans la société et au travail. Elle a exigé l’égalité des droits entre femmes et hommes. Elle a appuyé la volonté des travailleurs iraniens pour créer des organisations autonomes vis-à-vis du pouvoir et a déclaré qu’elle soutiendra les revendications des syndicalistes iraniens lors de la conférence de l’OIT. Mamadou Diouf, secrétaire général de la « Confédération syndical sénégalaise", aussi membre de la mission de son syndicat à la conférence de l’OIT a soutenu vivement la lutte des travailleurs iraniens et condamné la répression du régime iranien contre les travailleurs en Iran. Ils ont été chaleureusement accueillis et applaudis.
Vers 14 heures les syndicalistes - délégués européens et africains sont retournés à l’OIT pour faire part des revendications des manifestants. Ensuite, les représentants des différentes organisations iraniennes et kurdes, présents à Genève ont manifesté leur soutien aux travailleurs en Iran.
La manifestation a pris fin dans l’enthousiasme avec les slogans des participants en solidarité avec les travailleurs en Iran et en condamnant les atrocités de la « République Islamique d’Iran » contre les peuples d’Iran et les travailleurs du pays.
vidéo du rassemblement :

Interventions des représentants des syndicats Français, Suisses et les délégués sénégalais à l'O.I.T.
Quelques images du rassemblement :

