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Les revendications du mouvement ouvrier en Iran le 1er mai 2009


 En ce 1er mai 2009, les militants du mouvement ouvrier, tout en célébrant la journée mondiale des travailleurs, ont présenté une charte de revendications qui énumère les revendications des travailleurs iraniens au stade actuel de leur lutte. Comme nous l’avons déjà évoqué à plusieurs reprises ce rassemblement a fait l’objet d’une attaque organisée des forces de sécurité du régime qui a fini par l’arrestation de plus de 150 militants. A ce jour il y a encore environs 100 militants sont toujours en prison. Voici le texte de la résolution présenté par le « Comité d’Organisation de la journée mondiale des Travailleurs 9 » qui regroupe 9 syndicats indépendants. Il faut rappeler que ce texte a été rédigé 5 semaines avant le coup d’Etat électoral  en Iran.

            

Résolution du rassemblement du 1er mai 2009 à Téhéran (Parc Laleh)

 Le 1er mai est, pour la classe ouvrière, la journée de la solidarité internationale. Avant tout ce jour pour les travailleurs est une journée de lutte à vertu d’émancipation des pénibilités provoquées par le système capitaliste, mais également l'occasion d'énumérer des revendications qui aspirent à fonder pour elle un monde sans exploitation ni répression.

 Cette année, nous, les travailleurs, célébrons le 1er mai dans un contexte d'une  crise mondiale du système capitaliste les plus destructrices, tandis qu'il tente désespérément de se sauvegarder.

 La grande crise actuelle, couplée à l’incapacité des Etats capitalistes à la contrôler, ainsi que leur tentative de la faire payer par les travailleurs, montre de plus en plus l'aspect nauséabond et immoral de ce système, presque deux décennies après l’effondrement du bloc de l’Est et les déclarations annonçant la « fin de l’histoire ». Cet amer constat démontre la nécessité de l'établissement d’un monde purgé des rapports capitalistes inhumains qui l'animent aujourd'hui, comme l'unique voie viable qui se présente aux travailleurs, ainsi qu'à l’humanité toute entière, dans leur quête de pouvoir mettre fin à leurs souffrances actuelles.

 Cette crise, et ses conséquences néfastes sur la vie des travailleurs partout dans le monde, n’a pas encore montré en Iran tous ses effets pervers, et à nos yeux, contrairement à ce que prétendent les employeurs et leurs propagandistes, les difficultés que nous, travailleurs iraniens, rencontrons dans notre vie de tous les jours, sont avant tout le résultat de la domination économique, politique, sociale et de la nature même du système capitaliste en Iran.

 Les salaires, qui sont déjà largement en dessous du seuil de pauvreté, les licenciements et le chômage massif, le non-paiement des salaires dus à des millions de travailleurs, l’imposition des contrats précaires dénués de signature, donc le caractère officiel illégal, et la mainmise par des sociétés intérimaires du destin des salariés, ou encore la banalisation des nouveaux contrats esclavagistes, ne sont pas des conséquences de la crise actuelle du système capitaliste mondial importé en Iran, c’est une situation qui dure depuis des années, bien avant le déclenchement de cette crise mondiale, et qui de surcroît s’aggrave chaque année qui passe.

 Nous les travailleurs, ne resterons pas muets face à une telle situation inhumaine et sa dégradation, ni ne permettrons qu’elle détruise davantage nos vies et nos existences. C’est nous qui produisons la richesse et le bien-être dans ce pays et alors il s'agit pour nous d'un droit indéniable et inaliénable de vivre dans les conditions infiniment plus décentes, conformes aux standards d’une vie de bonheur et d'aisance.

Pouvoir mener une vie décente est notre droit absolu, et nous nous battrons sans relâche afin de le faire valoir, au travers notamment de l’établissement de nos organisations indépendantes de l’Etat et du patronat. …        

   

Dans cette voie, aujourd’hui, nous les travailleurs unis et résolus, réclamons haut et fort nos revendications minimums et demandons leurs réalisations immédiates :

1-       Garantie de la sécurité du travail pour tous les travailleurs, l’abolition des contrats précaires et « blancs » et l’élimination des nouveaux contrats du travail.

2-       Nous considérons le montant du salaire minimum décidé par le « Conseil Supérieur du Travail » comme l’imposition d’une mort graduelle programmée pour des millions de familles des travailleurs et nous demandons vivement une augmentation immédiate du salaire minimum selon l’avis des travailleurs eux-mêmes par l’intermédiaire de leurs représentants réels et leurs institutions indépendantes.

3-       L’établissement des organisations indépendantes, le droit de grève, organiser des protestations et rassemblement, et la liberté d’expression sont nos droits absolus et l’on doit les reconnaître sans conditions, comme les droits sociaux intouchables des travailleurs.

4-       Les salaires impayés dus et en retard des salariés doivent être payés   immédiatement sans aucune excuse. Le non paiement de ces salaires dus doit être considéré comme un délit qui peut être porté devant des tribunaux.

5-       Arrêt des licenciements et la mise en chômage des travailleurs. Tous ceux qui ont perdus leurs travails ou qui ont atteint l’âge légal du travail doivent bénéficier d’une indemnité du chômage qui doit correspondre à une vie humaine.

6-       Nous réclamons l’égalité des droits des femmes et des hommes dans tous les aspects de la vie sociale et économique et demandons l’abolition de toutes les discriminatoires à l’égard des femmes.

7-       Nous réclamons le droit à une vie aisé et sans souci économique pour tous les retraités et nous condamnons fermement toutes formes de discriminations en ce concerne le paiement des retraites.

8-       Tout en soutenant fermement les revendications des enseignants, ces travailleurs intellectuels, les infirmières et tous les salariés de notre société, nous nous considérons comme leurs alliés et réclamons la réalisation immédiate de leurs revendications et exigeons l’abrogation du verdict de la peine de mort annoncé contre monsieur Farzad Kamangar.

9-       En raison du fait que les travailleurs saisonniers sont complètement privés de toutes sortes de couvertures sociales, nous soutenons les protestations de ce secteur de la classe ouvrière qui lutte pour obtenir leurs droits humains.

10-   Le système capitaliste est responsable du travail des enfants. Tous les enfants, indépendamment de la situation économique et sociale de leurs parents, leurs sexes, leurs appartenances nationales, ethniques, raciales, ou religieuses doivent bénéficier des facilités d’éducation, de la santé et du bien être.

11-   Nous demandons la libération de tous les travailleurs emprisonnés, y compris Mansour Ossaloo et Ebrahim Madadi (les dirigeants du Syndicat du transport – Vahéd), et réclamons l’abrogation de tous les verdicts et les poursuites judicaires en cours contre les militants ouvriers. 

12-   Nous soutenons les mouvements revendicatifs et égalitaristes des femmes et des étudiants et condamnons avec fermeté les arrestations, les procès, et l’emprisonnement des militants de ces mouvements.

13-   Nous faisons partie de la classe ouvrière mondiale et nous condamnons les licenciements, les doubles exploitations les travailleurs immigrés afghans et d’autres nationalités en Iran ainsi que la discrimination qu’ils subissent, quelques soient les prétextes.

14-   Nous sommes reconnaissants des soutiens internationaux à l’égard des luttes des travailleurs en Iran. Mutuellement nous soutenons fermement les revendications et les protestations de tous les travailleurs partout dans le monde et nous nous considérons comme leurs alliés, nous soulignons, plus que jamais sur la solidarité internationale de la classe ouvrière pour se libérer des souffrances du système capitaliste.

15-   Le 1er mai doit être déclaré comme un jour férié inscrit au calendrier officiel du pays et toutes les restrictions imposées sur les célébrations organisées à ce jour doivent être enlevées

Vive le 1er mai !

Vive la solidarité internationale de la classe ouvrière !

1er mai 2009

 


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