Les luttes des travailleurs en Iran, en 2014
Le mouvement ouvrier iranien a marqué tous les autres mouvements de l’Iran, par ses luttes et sa résistance en 2014. On a été le témoin des vagues ininterrompues des contestations des travailleurs, revendiquant l’établissement de leurs droits bafoués ainsi qu’un niveau de vie minimal digne, les luttes qui visaient directement le gouvernement du Président Rohani. Malgré le censure, la presse, dont la plupart au solde du régime, a du refléter les manifestations, les rassemblements notamment devant le parlement islamique, les pétitions, les grèves et d’autre formes de combats des travailleurs en Iran. La liste de ces actions sera très longue pour être citées ici.
L’expérience de cette année nous montre que le gouvernement de Rohani a beaucoup œuvré pour faciliter la poursuite des activités des capitalistes du pays et aussi en vue d’attirer les investisseurs étrangers. Et pour cela, les politiques néo-libérales ont été renforcé et les règlements répressifs envers des travailleurs aussi. Mais, malgré les interdictions, les ouvriers iraniens ont lutté en résistant contre les arrestations, la prison et les licenciements.
Depuis des années, les salariés de tous les domaines : industriels (grands et petits), sous-traitance, public ou privé, quel que soit leurs statut, ont reçu leurs salaires, avec 2 et même parfois avec 24 mois de retard. En fait, les prometteurs laissent fructifier les salaires dans les banques où ils profitent des intérêts avoisinant les 20% même plus. Cette manière antihumaine a existé en 2014 aussi, sans que les autorités prennent une décision adéquate. Selon l’agence Ilna (iranienne), « la dépense minimum mensuelle d’une famille de 4 personnes est supérieurs à 750€» alors que » le salaire minimum des travailleurs, 152€ par mois, est équivalent d’ un cinquième du seuil de pauvreté ». Dans cette situation, les salaires des travailleurs ne permettent même pas de mener une vie digne. C’est pourquoi, les revendications des salaires minimales répondant au niveau de vie, est parmi des revendications prioritaires des travailleurs. Dans ce domaine, on peut citer les grèves des ouvriers des constructeurs d’automobiles « Khavar », « Pars Khodro » et de 30000 ouvriers d’ « Iran Khodro » un peu plus tard. Ils ont obtenu un certain avantage.
* Lors des derniers jours de 2014, 6000 enseignants ont signé une pétition pour protester contre le bas salaire ainsi que la situation précaire de leur travail et leurs vies. Les enseignant iraniens ont fait une grève à travers du pays les 20 et 21 janvier 2015 pour revendiquer « une vie digne ».
* Selon la statistique du ministère du Travail, 93% des contrats signés sont des C.D.D. La plupart de ces contrats sont de CDD de 9 et 6 mois et 3 mois. On parle même de l’officialisation des contrats de 29 jours.
* Les travailleurs d’Iran estiment qu’actuel code du travail en vigueur est conçu contre leurs intérêts et n’a d’autre but que défendre les intérêts du capital ; Les nouveaux retouches l’a rendu encore plus libéral dans le sens des profits des capitalistes. Ce code donne plein pouvoir aux entrepreneurs sur le licenciement et la forme des contrats du travail. Le gouvernement de Rohani pour contourner la volonté des travailleurs a modifié le code en convertissant les contrats précaires aux contrats en durée indéterminée mais en autorisant l’expulsion et le licenciement des travailleurs par les entrepreneurs. Cette démarche dans le sens contraire aux réalités existantes dans le monde a pour le seul but, l’égalisation de licenciement. Le gouvernement veut casser la résistance du mouvement ouvrier, mais sans succès, en raison de forte conviction des travailleurs pour défendre leurs droits.
* Parmi les luttes significatives des travailleurs, on peut citer les contestations de grande envergure contre les privatisations décidées par le gouvernement de Rohani. En particulier, les 5000 mineurs des mines de fer à Bafgh (près de Yazd, au centre du pays) ont fait une grève de 29 jours contre l’ouverture du capital de cette mine et finalement ont obligé le gouvernement de faire la marche arrière.
* La sous-traitance contrôle une grande partie des industries pétroliers, sidérurgie et d’automobile en obligeant des travailleurs de signer les contrats de blancs-seings. Récemment par un décret, le gouvernement a décidé de ne pas comptabiliser les heures supplémentaires dans le calcul de la pension de retraite.
* Un des champs que les travailleurs d’Iran subissent une répression farouche, concerne les libertés civiques et politiques. Le régime islamique ne respecte pas les conventions 87 et 98 de l’OIT et piétine même les lois du pays les concernant. Il ne reconnaît pas le droit des travailleurs à créer leurs propres organisations professionnelles et interdit le déroulement de défilé du 1er mai, la grève et continue à poursuivre « juridiquement » les travailleurs actifs et syndicalistes et les condamne aux peines de prison.
Le 17 février 2014, les autorités ont condamné 4 représentants des travailleurs de la « Pétrochimie Razi » à 6 mois de prison et 50 coups de fouets (oui ça existe toujours en Iran !), accusé injustement à «la perturbation de l’ordre public ». En réalité ils invitaient leurs confrères à contester contre la mauvaise condition du travail et de la vie.
Un autre exemple est le cas de M. Behnam EBRAHIM-ZADEH qui est emprisonné depuis 12 juin 2012 sous prétexte d’agir sur la toile (il avait un blog) et traiter le problème du travail des enfants : Il a été condamné en premier lieu à 20 ans d’emprisonnement, mais à la suite des campagnes de protestations des travailleurs, sa peine a été réduite à 5 ans. Mais après 4 ans et 7 mois de prison, le 3 décembre 2014, il a été condamné à 9 ans et 6 mois d’emprisonnement pour un délit inexistant.
La lutte de classe ne s’arrête jamais et les travailleurs d’Iran montrent leurs volontés de lutte et de la résistance. Au moment où les véritables représentants des travailleurs comme Shahrokh ZAMANI, Reza SHAHABI, Behnam EBRAHIM-ZADEH, … sont en prison, L’OIT reçoit les envoyés de la République Islamique et comme l’année dernière désigne ce régime comme leur représentant. Les travailleurs iraniens ont besoin, de plus en plus, du soutien international. Fort heureusement, les travailleurs à travers le monde, en particulier, le collectif des syndicats français continuent, comme dans le passé, à soutenir le