1.
Avant-propos
Cette brochure présente en quelque pages la nature du régime
de la République Islamique d'Iran à l'égard des femmes
iranniens.
La Solidarité Socialiste avec les Travailleurs en Iran (SSTI) est une campagne de masse qui ne peut, par sa nature même, se prononcer sur telle ou telle analyse politique détaillée de la situation en Iran, au-delà des principes exprimés dans sa plate-forme.
Les bulletins d’information publiés par son comité directeur, y compris la présente brochure, ne peuvent donc être considérés comme totalement représentatifs des opinions des individus et des tendances qui participent à cette campagne. Ils ne sont publiés qu’à titre d’informations sur les problèmes autour desquels sont organisées nos activités.
Bien que la publication de ces bulletins s’inscrive dans le cadre général de notre campagne, les positions qui y sont défendues le sont sous l’entière responsabilité de leurs auteurs.
Nous vous invitons à nous faire-part de vos commentaires et suggestions sur le contenu de ces brochures. Nous les transmettrons avec plaisir aux auteurs si vous le souhaitez ou si cela s’avère indispensable.
* * *
Cette brochure est consacrée à la situation de la classe ouvrière en Iran. L’auteur a suivi de près, l’évolution du mouvement ouvrier de ces dernières années et fait la lumière sur bon nombre de problèmes auxquels sont confrontés les ouvriers iraniens qui restent à l’avant-garde des luttes en Iran malgré la répression sauvage du régime islamique. Nous espérons que ceux qui nous ont aidé dans notre campagne contre le régime y trouveront des informations utiles et y verront un témoignage de l’importance de leur aide et de leur solidarité.
La Solidarité avec les Travailleurs en Iran s’efforce de mettre l’accent sur la situation du mouvement ouvrier en Iran et consacre la plus grande partie de ses efforts à développer des liens de solidarité avec le mouvement ouvrier démocratique français. L’auteur de la brochure y explique à juste titre en quoi il est important qu’une délégation internationale obtienne du régime islamique de pouvoir visiter l’Iran pour y faire le point sur le respect des droits des travailleurs dans ce pays. Nous approuvons tout à fait ce point de vue et nous efforçons d’obtenir l’envoi d’une telle délégation nous demandons pour cela le soutien de tous.
Vous pouvez nous aider en faisant voter par votre syndicat une condamnation de la répression en Iran et le soutien à cette revendication. Faites-nous parvenir la copie des résolutions ainsi votées. Vous pouvez aussi faire parvenir des lettres de protestation à l’Ambassade iranienne à Paris. Votre adhésion ou mieux encore celle de vos organisations syndicales nous serait bien évidemment du plus grand secours.
Vous savez tous que, malgré les apparences, un certain nombre de gouvernements, dont ceux des Etats-Unis et de la Grande Bretagne, apportent aide et soutien au régime réactionnaire et clérical ces mollahs en Iran. Aidez-nous à dénoncer ce fait. Faites-nous connaître toutes les informations qui pourraient, vous parvenir concernant l’envoi d’armes ou de tous autres matériels au régime iranien.
Il va sans dire que notre campagne a aussi besoin de
soutiens financiers pour continuer et pour étendre son
action. Tout soutien matériel que vous pourrez nous
apporter sera très apprécié
2.
Introduction
Depuis la naissance du Régime Islamique en 1979 les femmes
Iraniennes ont perdu chaque jour davantage de leurs droits naturelles,
sociaux et politiques. Des lois et des coutumes traditionnelles lourdes
de préjugés et d’obstacles, planent sur le sort des femmes
iraniennes. Chacune de ses revendications se heurte à des réponses
violentes. Le Régime Islamique anti-femme foulent aux pieds ses
droits.
En février 1998, la République Islamique n’a pas signé
la Convention concernant la suppression de toutes les discriminations à
l’encontre des femmes.
Pendant la même année deux autres lois anti-femmes ont
été votés par l’Assemblée :
1-L’article 6 de la loi sur la presse a été modifié
de telle sort qu’il est premièrement interdit de critiquer les lois
en vigueur pour défendre les droits des femmes. En effet, les textes
votés (concernant les femmes) sont considérés comme
des lois et des commandement divins. Et deuxièmement, il est également
interdire d’imprimer l’image des femmes dans la presse. A cause de cette
loi, les femmes qui ont défendu jusqu'à maintenant les droits
des femmes en Iran se ?????????????
trouvent pratiquement en danger de mort.
2-La séparation des institutions de santé y compris les
hôpitaux et les pharmacies, en zones réservées aux
femmes et aux hommes a été voté. Etant donné
les limitations de la santé en Iran, la mis en application de cette
loi, prive dans le fait la femme iranienne des soins médicaux et
condamne pratiquement un grand nombre d’entre elles à la mort.
Les discriminations des droits ont poussé des milliers de femmes
sous des pression morales et psychiques 1997 dans cette hôpital étaient
des femmes qui, à cause des problèmes familiaux économiques,
s’étaient immolées. Au début de l’été
de cette même année, 426 femmes y sont décédées.
De nombreux hommes abusent de cette situation et réduisent par
la force la liberté de la femme, jusqu'au même cercle familial.
La Loi protège dans la plupart des cas, cette domination masculine
exercée par le biais des pressions socio-économiques et politique.
Dans l’Iran d’aujourd’hui, le problème de la violence contre
les femmes est gardée sous le silence. Les médias ne dénoncent
pas cette violence s’étendant même dans les foyers et assez
souvent ils s’y contribuent. Malgré une censure féroce, de
tempes en tempes les nouvelles de violences sont rapportées par
la presse. En voici des exemples :
La mort tragique de « Mehrnouche Ibrahimi ». Elle a été
d’abord enseveli par son mari dans un terrain vague. Lorsqu’elle eu avec
beaucoup d’abnégation, la chance de se référer à
la Loi, elle ne pu trouver un soutien. Par la suite, elle et ses deux enfants
ont été immolé à l’essence par son mari dans
la cave de la maison de sa sœur.
Le corps sans vie de « Omolébine Karéghar »
qui portait des traces de torture par du cabale métallique et du
feu, commit par son mari, a été retrouvé dans la cave
de sa maison.
«Faranghisse Bessatie» 25 ans et mère de 3 enfants
s’était mariée à l’âge de 12 ans. Arrivée
au bout de ses forces à cause des violences de son mari, elle avait
demandé le divorce. Un soir, son mari lui rend visite avec un seau
rempli d’acide. Le visage infecté par les brûlures de l’acide
et avec un œil arraché, elle a du attendre un mois pour se faire
opérer, car on lui réclamait l’autorisation de son criminel
mari. La condition exigée par son mari afin de lui donner son accord
pour cette opération, était qu’elle accepte de ne plus jamais
voir ses enfants. Faranghisse n’a pas la protection de la Loi, à
l’inverse de son mari, qui a le droit de donner son consentement pour que
l’intervention aie lieu.
Selon la législation de 1980, les femmes n’ont pas le Droit Individuel,
et en particulier le Droit de disposer de leurs corps. En voici quelques
aperçus de cette législation ;
3.
Lapidation par le jet des pierres
Selon la loi de "Hodoudé Gheza et Tazizates Islamiques" (La loi
de talion et des peines islamiques), Sanguessare (Lapidation par le jet
des pierres ) devenu l’une des méthodes les plus répandues
pour l’exécution des femmes. On peut même dire qu’elles sont
les victimes principales de ce crime horrible.
Selon, les lois islamiques, si un homme ou une femme entretient une
relation en dehors du mariage, il ou elle est condamné(e) à
la lapidation. Mais, comme le régime autorise la polygamie(un homme
peut simultanément se marier avec quatre femmes dite "Aghedis" (mariage
pour une durée illimitée), et autant de femmes qu’il désire
sous la forme dite "Sighéh" (mariage pour une durée limitée),
l’homme peut facilement se protéger par des mensonges en prétendant
que sa relation se fait dans le cadre d’un "Sighéh". Pour une infraction
identique, un homme pratiquement s’échapper de la condamnation à
mort en mettant de son côté les lois en vigueur.
4. Mariage des petites filles
L’article 1210 du code civile, considère légal le mariage
des petites filles à partir de l’âge de 8,5 ans! Selon la
loi, l’âge de puberté (l’âge qui rend un être
apte au mariage, ndlr), d’un garçon est 15 ans et celui d’une fille
9 années lunaires (8,5 années solaires).
L’article 1041 autorise "l’acte de mariage avant la puberté"
avec l’accord de "responsable légale" de la fille. Le père
ou le grand père par exemple peut marier sa fille ou sa petite fille
de deux ans à un homme de 60 ans et perçoit une "dote" ou
un "droit du lait"! Sur un sujet aussi important, la mère n’a aucun
droit d’intervention. Dans la République Islamique, on peut donc
marier une fillette de moins de 2 ans. De plus dans le cadre du code familiale,
elle ne pourra pas non plus renoncer à sa destiné, une fois
arrivée à l’âge de la puberté et de la croissance.
Selon les statistiques de l’année 1997, 48000 filles ont été
marié! Il faut rappeler que l’âge de 4,5 millions des femmes
en Iran se situe entre 10 à 14 ans! Parmi ces 48000 filles mariées,
3000 sont devenues veuves à la suite du décès de leurs
maris qui avaient en majorité un âge avancé. Deux mille
ont demandé le divorce pour la mésentente et les problèmes
liés à la différence d’âge.
Parlant du mariage avant l’âge de 9 ans, l’un des médecins
légistes tiens les propos suivants :
« le nombre des demandes déposées auprès
de notre établissement, pour évaluer l’âge de la croissance
(des filles, ndlr) s’est beaucoup diminué par rapport à ces
dernières années ». Il ajoute ensuite que : «
nous avons 2 à 3 demandes par semaine ». Autrement dit, 2
à 3 petites filles de moins de 8,5 ans se marient chaque semaine
(chiffre pour la ville de Téhéran seulement).
Selon la loi, une fille "vierge" ( non mariée) doit avoir l’autorisation
de son père pour se marier même si elle a 60 ans.
5.
Répudiation
Dans la République Islamique, la répudiation est un droit
exclusif masculin. L’article 1133, autorise un homme de répudier
son épouse quand il le désire et même par la contumace
!.
6.
Droit de garde des enfants
Selon l’article 1169 de code civile, si les parents sont divorcés,
le droit de garde (uniquement la garde et pas la responsabilité
légale) des garçons jusqu'à deux ans et des filles
jusqu'à 7 ans est confié à la mère. Ceci est
valable même si le père est décédé (dans
ce cas le grand père ou les ascendants masculins du côté
du père devient le responsable légal, ndlr). Si la femme
se remarie, alors ce droit même limité, échoue définitivement
! Cette loi a provoqué beaucoup de troubles ces 20 dernières
années.
L’un des exemples, est mort tragique de la petite Aérien de 8
ans qui a succombé sous les tortures terribles de son père,
de sa belle mère et de son frère et dont le corps a été
confié à sa mère.
7.
Consentement de femme
Selon l’article 1105 de code civile, l’homme est le chef de la famille.
Cette même loi stipule que "si une femme ne consent pas a entretenir
une relation sexuelle avec son mari cela est passible de sanctions".
8.
roit à l’héritage
Selon le code civile, un homme hérite deux fois plus qu’une fille.
Une veuve, même si elle avait vécu et travaillé toute
sa vie avec son mari, n’hérite qu’à la hauteur d’un huitième
des mobiliers de son défunt mari. Cela veut dire que si l’homme
dispose de dizains d’hectares de terres, des implantations et des immobiliers,
son épouse n’en héritera point.
9.
Droit de travail
Dans la République Islamique, il est interdit d’embaucher une femme
sans l’autorisation écrite de son mari. Selon l’article 1117 du
code civil, "le mari a le droit d’interdire à son épouse
une profession ou un métier qui est contraire aux intérêts
de sa famille, de son honneur ou celui de son épouse".
.
10. D’autres lois
Selon l’article 1060, les femmes iraniennes n’ont pas le droit de se marier
avec des étrangers sans l’autorisation du Ministère de l’Intérieur.
L’alinéa 3 de l’article 18 de la loi sur les passeports, dit
qu’une femme doit avoir l’accords écrit de son mari pour pouvoir
quitter le pays.
Le témoignage d’une femme a pour valeur juridique la moitié
de celui d’un homme (sur ce même sujet, le témoignage d’un
homme équivaut à celui de deux femmes, ndlr).
11.
Position des femmes dans le Droit Pénal
Le système du droit pénale en Iran, s’inscrit dans le cadre
de la loi dite "limites de la loi de talion et des peines islamiques".
Sous différents aspects, cette loi porte atteint et viole l’essence
même de l’être humain. Même, dans le cadre de cette loi,
la discrimination basée sur le sexe existe ouvertement :
12.
Meurtre
Selon l’article 209 de ladite loi, si un homme musulman, tue par préméditation
une femme musulmane il doit être condamné par la loi de talion.
Néanmoins, "avant l’exécution de la peine, le(s) héritier(s)
de la femme doit(doivent) rembourser à moitié le DEIH (prix
du sang, ndlr) , du meurtrier". Si l’héritier ne peut pas verser
au meurtrier équivalant du prix de 50 chameaux, ou 100 vache, la
sentence ne sera pas appliquée.
L’année dernière, le père de Leila, une fille de
11 ans qui avait été violé par trois jeunes hommes,
a du revendre ses biens afin que les criminels n'échappent aux condamnations.
Mais ces meurtriers, ont pu, grâce à ces types de lois et
de dispositions, s’échapper de la justice.
13.
Mutilation
Selon l’article 373, pour une mutilation commise sur autrui, le DEIH à
payer à une femme par un homme est la moitié de celui qu’une
femme doit verser à un homme.
14.
Mère et code pénal
Si un enfant est victime d’un délit, le degré de la sévérité
de la peine prononcée est déterminé par le père
ou le grand père paternel. Si un enfant est tué par son père
ou son grand père paternel avec préméditation, la
loi de talion ne sera pas appliquée au meurtrier. L’avis de la mère
n’aura aucun effet sur le jugement rendu à l’encontre du père
ou du grand père.
En avril 1999, l’Assemblée Islamique, a voté la loi sur
le manque de respect de la tenue islamique. Imposer des tenus islamiques
constitue une atteinte flagrante des fondamentalistes islamiques aux Droits
de Femme.
15.
Exemples de suicide et d’immolation
En juin 1998, quatre filles d’une même famille âgées
entre 15 et 17 ans, se sont immolées par le pétrole à
la suite de la mort de leur père. Trois des filles y succombèrent.
Au mois de décembre 1998, une lycéenne de 14 ans du village
de Hassan-Abad de la ville Islam-Shahr, s’est immolée dans la cours
de sa maison et périt à l’hôpital. Elle a été
brutalement renvoyée par les responsables de celui-ci.
En février 1999, une femme âgée de 28 ans, s’est
jetée avec son enfant du quatrième étage d’un immeuble.
Tous les deux sont morts.
En plus de ces lois anti-femmes, la République d’Islamique d’Iran,
utilise le licenciement, l’expulsion de l’université et les coups
de fouets pour réprimer les femmes "fautives". Des centaines de
jeunes femmes sont condamnées à l’exécution ou à
des peines de prisons longues et subissent des tortures. Un exemple récent
est l'assassinat sauvage de Madame Frouhar, une militante de 57 ans, qui
a été assassinée par des coups de couteau. Sa mort
tragique a bouleversé le monde entier.
Les femmes iraniennes n’ont pas baissé les bras face à
tant d’humiliation et d’oppression. Aujourd’hui, même la masse des
femmes qui défendait pour une période le Pouvoir anti-femme
et patriarcal, s’est révoltée en réagissant et en
protestant contre des règlements et des lois réactionnaires.
Elles exigent le changement en profondeur de ces lois.
Aujourd'hui, une large masse des femmes iraniennes, se trouve à
l'apogée de culture et éducation politique de leur histoire.
Malgré toutes les pressions exercées par le Pouvoir ces 20
dernières années, les activités culturelles et artistiques,
ont permis la diffusion des idées progressistes: reconnaissance
de la défense des droits de la femme, dénonciation et mobilisation
large contre les lois et les institutions dominants. Les femmes iraniennes
lancent un appel au monde entier pour une démarche commune. Notre
appel est le leur. Joignez nous et accompagnez nous pour dénoncer
les injustices et les lois anti-femme de la République Islamique.
.
16.
Les revendications urgentes des femmes
>>>
Reconnaître officiellement par la loi le droit des mères pour élever et protéger leurs enfants.
>>>
Interdire par la loi, la polygamie soustoutes ses formes.
>>>
Garantir les droits égaux avec les hommes dans le mariage et le divorce et augmenter l'âge légal
de mariage des filles à 18 ans.
>>>
Garantir le droit de se vêtir librement.
>>>
Soutenir par des lois, les foyers de protection des femmes victimes de la violence de leurs maris.
>>>
Abolir les lois et les directives qui imposent aux femmes la discrimination confessionnelle et conduisent à la
ségrégation selon leur sexe.
>>>
Assumer l'égalité et l'impartialité totale de la femme et de l'homme pour trouver un travail et garantir la
possibilité d'accéder à tous les postes de haut niveaux
dans les organismes d'états ou privés.
>>>
Garantir le même traitement et salaire pour un travail égal.
>>>
Abolir immédiatement l'acte barbare de la lapidation(Sanguessar).
>>>
Garantir le droit de créer librement des associations indépendantes de femmes.
Houshang Sépéhr
Juillet 2001