Inprecor N° 520, 2006-09-10, Politique générale (138 I)
du même auteur
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IRAN
Ou
va la République Islamique d’Iran ?
Houshang Sepehr
Ce qui se passe en Iran est une révolte spontanée, ingénieuse et indépendante d’un peuple frustré de trente ans de tyrannie d’un régime obscurantiste religieuse, déclenchées par la fraude électorale. La situation actuelle n'est que l'aboutissement d'un processus long et complexe qui a eu lieu à l'intérieur du régime, une crise profonde au sommet du pouvoir et au sein de la classe dominante d'une part, et dans la société iranienne, de l'autre. Cette conjoncture a ouvert un espace pour un authentique mouvement de masse pour remplacer le régime islamique par une république laïque, démocratique, sociale et moderne.
Y
a-t-il le moindre doute sur le caractère populaire et
démocratique de ce mouvement ?
Mise à part une partie de la faction au pouvoir, certains
cyniques et tenants des théories de la conspiration,
auxquels se joignent malheureusement quelques groupes et
personnalités gauchistes confuses, personne ne doute que
les peuples d’Iran dans leur majorité écrasante ont
exprimé fort et clair leur désir d’en finir avec ce
système politique actuel. Et étant donné que la faction
soi-disant « réformistes » ont gâchis les précieuse
temps et raté leur unique occasion, et ce n’est pour la
première fois, c'est le système islamique entier, pas
simplement les conservateurs, est mis en question.
En Iran personne ne croient un mot de gouvernement en
réclamant que les protestations après l’annonce des
résultats d’élection présidentielle, ont été organisées
de l’extérieur d'Iran. En ce qui concerne cette crise,
elle a tous les cachets de faillite totale de la
république islamique. Au cours des 30 dernières années,
le régime a pour survive à ses crises et masquer sa
faillite, invoqué constamment des menaces étrangères,
véritables ou imaginaires.
Par contre, en occident certains « analystes » de gauche
déclarent que les foules de manifestants dans les rues
de Téhéran et d'autres villes sont issues des couches
les plus aisées de la classe moyenne urbaine et que
Moussavi est leur représentant politique. Tandis
qu’Ahmadi-néjad conserverait un fort soutien parmi
l'écrasante majorité de la population dans les régions
urbaines et rurales pauvres. Ces prétendus analystes
n’ont la moindre de connaissance ni de la structure de
classe de la société iranienne, ni de la nature de la
République Islamique, ni des enjeux de cette élection et
ses conséquences pour l’avenir du pays et ni des faits
concernant les résultats d’élection. Il nous semble nécessaire, avant d’entrer dans les détails de
ce qui s’est passé pendant la campagne et l’élection
présidentielle de 2009 et les protestations massives qui
ont suivi, de donner un aperçu de la société iranienne
et du régime au pouvoir en Iran.
Paradoxe
structurel du système politique
Sur le plan sociologique d’une part, l’Iran est l’une des
sociétés les mieux éduquées de la région : taux
d’analphabétisme inferieure à 10%, une population
universitaire de plus de 2,5 millions sur une population
d’environ 70 millions, dont 51% étudiantes dans
l’enseignement supérieur et très jeune, plus de 60% ont
mois de 30 an d’âge. Il faut rappeler que plus de 70% de
la population vie dans les villes. D’autre part, ce pays
est dominé par un système politique-juridique
dictatorial et moyenâgeux. La constitution et les divers
lois, dans le but de réglementer la vie privé et
publique des citoyens, sont régis par une interprétation
rigide de l’islam qui ne laissent la moindre place à la
démocratie en générale, aux libertés individuelles et
font très peu de concession aux femmes et aux jeunesses.
Sur le plan politique, il s’agit d’un système dichotomique
sans pareille, d’un régime théocratique sous un masque
républicain. L’auteur de cet article a ailleurs donnée
une description détaillée du système politique de la
République Islamique d’Iran. Nous ne voyons pas ici la
nécessité de la répéter.
En bref, d’un côté il y a une théocratie qui règne sans
élection et tient le pouvoir dans tous les domaines : le
Guide suprême (représentant de Dieu sur terre, désigné
par L'Assemblée des Experts, un ensemble de religieux ;
eux-mêmes triés sur le volet et élus selon une procédure
complexe qui laisse peu de choix au peuple) ; Le Conseil
des Gardiens de la Constitution (12 clercs désignés par
le Guide suprême), le chien garde du régime qui
supervise la conformité islamique des lois du parlement
et la désignation des candidats aptes à se présenter à
la députation et à la présidence de la république ;
L'Assemblée des Experts désignant le Guide suprême ; Le
Conseil du Discernement qui régit les litiges entre le
Parlement Islamique et le Conseil des Gardiens ; Le
système judiciaire garantit que les lois islamiques sont
appliquées, il est contrôlé par les religieux
ultra-conservateurs. Son chef est nommé par le Guide
Suprême auquel il rend personnellement compte. Les
forces armées regroupent les Gardiens de la Révolution
Islamique (GRI, Pasdarans, Armée idéologique du régime)
et les Armées classiques. Les principaux chefs des
armées et des Gardiens de la Révolution sont nommés par
le Guide Suprême et ne rendent compte qu'à cette
personnalité. Les Gardiens de la Révolution ont pour
mission de combattre ceux qui sont opposés à la
révolution islamique. Ils détiennent le contrôle des
miliciens paramilitaires (Bassiji) qui opèrent dans
chaque ville.
De l’autre, les fonctions électives comme celles du Président
de la république ou les membres du parlement islamique.
Toutes les lois adoptées par le Parlement doivent être
jugées compatibles à la fois avec la Constitution et
surtout avec l'Islam par le très conservateur Conseil
des Gardiens. Les membres du gouvernement sont nommés
par le président. Le Guide Suprême est largement
impliqué dans la gestion des affaires liées à la
défense, à la sécurité et à la politique étrangère. Il
est clair que ce système ne ressemble nullement à une
république. On peut le qualifié de califat (90%) déguisé
en république (10%).
Dés le début de la Révolution islamique, ces deux aspects
visiblement contradictoires du système, théocratique et
électif ont été souvent en tension. Le premier président
de la république, Bani-Sadr, en 1981 a été destitué par
l’ayatollah Khomeiny suite à des dissensions majeures.
En 1997, Khatami est élu à la présidence, un «
islamiste réformiste » qui prétendait vouloir ouvrir la
société civile et assurer une participation bien
contrôlées, de certaines couches la société aux
décisions politiques de second dégrée du pays. Le Guide
suprême ainsi que la hiérarchie de l’Armée des pasdarans
perçoivent cette attitude comme une menace contre leurs
intérêts. C’est ainsi que la dimension élective du
système entre en conflit contre la dimension
théocratique pendant les 8 années de présidence de
Khatami. La majorité des lois passées au parlement
dominé par les « réformistes islamistes » est rejetée
par le Conseil des Gardiens où siègent les
conservateurs.
Aux élections suivantes de 2005 avec l’accès d’Ahmadi-néjad à
la présidence, la tâche essentielle du tandem formé par
le Guide suprême et l’Armée des pasdarans (représentée
en la personne d’Ahmadi-néjad) consiste à neutraliser
cette dimension élective en attaquant à la fois de trois
fronts. D’abord en manipulant certains appareils clés de
l’Etat pour réduire l’autonome de l’Etat en faveur du
pouvoir du présidant : entre autres dissolution de
l’Organisation des Plans qui alloue le budget de
l’Etat ; déstructuration de la Banque Centrale qui régit
la politique monétaire, réorganisation du système
exécutif et administratif de l’Etat afin de réduire
l’autonomie des ministres. L’autre mesure pas moins
importante que les précédentes était de rassurer et
consolider l’hégémonie absolue de l’Armée des
pasdarans dans les domaines politique et économique.
Aujourd’hui 30 % des membres du parlement, un tiers des
ministres, les chefs des organisations clés de l’Etat
comme de la Radio et la télévision, la majorité des
maires, des préfets, des gouverneurs des régions etc.…
sont issus de l’Armée des Pasdarans.
Le troisième objectif consiste à éliminer progressivement ce
qui reste de la dimension élective du système et
installer une théocratie afin que le régime islamique
soit désormais une théocratie totale, une "Etat
Islamique" sans la dimension républicaine. Ahmadi-néjad
pendant son premier mandat a réussi partiellement à
réaliser ce triple projet en réprimant les mouvements
sociaux (notamment celui des femmes, des ouvriers, des
peuples non perse mais aussi et celui des étudiants,
déjà affaiblis sous Khatami).
A la fin de son premier mandat, Ahmadi-néjad parvient à
brider l’appareil d’Etat et à jeter les bases de
l’hégémonie totale du bloc au pouvoir, formé par le
Guide suprême et une fraction de l’Armée des pasdarans.
L’élection présidentielle de 2009 devait parachever
l’œuvre du président sortant pour exorciser
définitivement le spectre d’une présidence autonome par
rapport à la théocratie qu’incarne le Guide suprême.
Mais des différences majeures ont existé dans ces
nouvelles élections qui ont bouleversé les plans du duo
au pouvoir, plans qui n’étaient ni plus ni moins qu’un
coup d’Etat rampant.
Cela consistait à faire élire triomphalement le
Président sortant afin de lui assurer une légitimité
internationale face à une nouvelle présidence américaine
et donner aussi une stature intérieure à Ahmadi-néjad
pour mater la contestation autant au sein de l’élite du
pouvoir (le camp Rafsandjani pragmatiste et la minorité
des réformateurs). D’autant plus que pour la faction
dominante du régime une victoire de Moussavi, le
candidat « réformiste », coïncidant avec une nouvelle
administration aux USA, aurait porté le « danger» de
réduire, quoique temporairement, des tensions de surface
avec l'Amérique, de ce fait privant le régime islamique
de son bouc émissaire externe commode. Cela était
inacceptable.
Le
bilan d’Ahmadi-néjad
Ahmadi-néjad est un dirigeant d’extrême droite qui a cherché,
comme le clergé l’a fait pendant la révolution en 1979,
à gagner le soutien des masses en recourant à une
démagogie populiste- nationaliste et tiers mondiste que
certaines gauches en occident, naïvement et parfois
stupidement, confondent avec « l’anti-impérialisme » et
« pro-pauvres ». Et le soutien du Président Chavez du
Venezuela pour eux en est la preuve. Ces gens là
qu’ont-ils à dire quant au soutien de Moscou, Pékin ou
de la Corée du Nord à Ahmadi-néjad !
Primo, le soutien diplomatique d’un bourgeois nationaliste
comme Chavez ne peut pas être un critère dans notre
analyse du gouvernement d’Ahmadi-néjad. Secondo, la
relation entre les deux pays, en tant que deux
exportateurs de pétrole, est déterminée par la quête
d’une alliance au sein de l’OPEP. Quant à Chavez nous
n’avons pas la moindre illusion sur la nature de son
régime, nationaliste peut-être, mais internationaliste
certainement pas. Cependant, une comparaison très brève
de la situation au Venezuela avec les conditions réelles
du peuple iranien, sous le gouvernement d’Ahmadi-néjad
peut clarifier les natures profondément différentes de
ces deux régimes..
Premièrement, au Venezuela, sous le régime de Chavez des
organisations syndicales et des luttes militantes des
travailleurs se développent, et les travailleurs peuvent
occuper les entreprises abandonnées et les administrer
sous contrôle ouvrier. Au contraire en Iran, les
travailleurs n’ont ni le droit de se syndiquer, ni le
droit de faire grève – et lorsqu’ils bravent ces lois
anti-démocratiques, ils s’exposent à la répression la
plus brutale. Pendant le 1er mandat d’Ahmadi-Néjad les
travailleurs ont été attaqués tous azimut par les
capitalistes et également par leur gouvernement. Parmi
ces attaques, le nouveau code du travail très anti
ouvrier d’Ahmadi-Néjad. Il n’y a pas une semaine sans
des actions de protestation comme des grèves, des
manifestations, des rassemblements et sit-ins par des
travailleurs, enseignants, infirmiers et etc.
Par exemple en 2006, lorsque 3000 chauffeurs de bus de
Téhéran ont pris l’initiative d’organiser un syndicat,
le gouvernement a répondu par la répression brutale et
des licenciements massifs des travailleurs. Les
dirigeants syndicaux ont également été attaqués par la
police – y compris le secrétaire général du syndicat, M.
Ossalou. D’abord ils l’ont sauvagement torturé ensuite
commandé à 5 ans d’emprisonnement. Il est en prison
depuis 2007. Après le spectacle de débats télévisés
durant la dernière campagne électorale, depuis le 2 août
le régime montre un nouveau spectacle. C’est l’ouverture
du procès, selon le régime, « de fomenteurs de troubles
et de participants à une révolution de velours»,
d'atteinte à la sûreté de l'Etat etc.… Parmi les
inculpés se trouve M. Ossalou, dans le rôle serait
d’être un agent de l’impérialisme et d’avoir voulu
organiser une révolution pour le compte de puissances
étrangères, de l’intérieur de prison !
Lorsque des militants syndicaux, à Sanandaj, ont essayé
d’organiser une manifestation, le 1er mai 2007, la
police les a brutalement réprimés. Onze dirigeants ont
été condamnés à une séance de flagellation et au
paiement d’une amende. Lorsque 2000 militants ouvriers
ont essayé d’organiser une manifestation du 1er mai,
cette année, à Téhéran, la police les a sauvagement
réprimés. 150 militants ont été arrêtés (certains sont
toujours en prison). Des millions de travailleurs
iraniens n’ont pas reçu de salaires depuis des mois.
Lors qu’ils essayent de s’organiser, la police les
réprime.
Intimidation, licenciement, arrestation, emprisonnement, et
torture des militants ouvriers et des syndicalistes sont
pratiques courantes dans la République islamique. Mais
ces attaques se sont accélérées avec la présidence
d’Ahmadi-néjad. Ce régime et son président ne sont pas
seulement anti femme, anti jeunes mais avant tout ils
sont anti ouvriers. En 2008 et 2009 il y a eu, en
solidarité avec les travailleurs Iraniens, des journées
de solidarités organisées par plupart des syndicats sur
le plan internationale.
Au Venezuela, le régime de Chavez a arrêté le processus de
privatisation d’entreprises publiques – et a nationalisé
un certain nombre d’entreprises. Au contraire, en Iran,
Ahmadi-néjad a accéléré la privatisation des entreprises
publiques. Depuis 2007, en moins de deux ans plus de 400
entreprises de tailles importantes ont été privatisées,
y compris les télécommunications, l’aciérie Mobarakeh
d’Ispahan, le complexe pétrochimique d’Ispahan,
l’entreprise Ciment Kurdistan, etc. Parmi les
entreprises qui ont été privatisées figurent la plupart
des banques, des entreprises du pétrole et du gaz, les
assurances, etc. Ahmadi-néjad a été primé par le Fond
Monétaire International, l’organisation qui gère les
affaires du système capitaliste mondial, pour la bonne
conduite de son gouvernement à l’application de ses
dictats. C’est un phénomène inédit, jamais vu auparavant
ni sous le régime actuel et ni sous ancien régime du
chah.
L‘effondrement bien programmé de la production agricole, dans
la but de la promotion des importations, bénéfiques aux
mollahs importateurs, a obligé l'Iran à acheter 1,18
million de tonne de blé aux États-Unis entre 2008 et
2009, et d’importer d’énormes quantités des sucre
équivalent de la consommation de 10 années du pays. Cela
alors que jusque récemment l’Iran était le troisième
exportateur de sucre et quant à culture de blé le pays
était autosuffisant.
L'Iran est le deuxième producteur de pétrole et détient 10%
des réserves mondiales confirmées de pétrole. Le pays a
aussi la deuxième réserve mondiale de gaz naturel. Ayant
construit la première et la plus grande raffinerie du
monde l’Iran était exportateur d’essence. Aujourd’hui,
le manque de raffineries contraint le pays à importer
40% de sa consommation interne pour une valeur de 4
milliards de dollars en 2008.
Les investissements directs étrangers en Iran ont atteint un
record 10,2 milliards de dollars en 2007, contre 4,2
milliards de dollars en 2005 et 2 millions de dollars en
1994. Les transactions étrangères avec l'Iran se sont
élevées à 150 milliards entre 2000 et 2007.
20 pays européens, en particulier l'Allemagne, France, le
Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas et l’Espagne, ont
investi plus de 10,9 milliards de dollars en Iran. Les
entreprises canadiennes et américaines sont également
impliquées dans des projets économiques en Iran, d'une
valeur de plus de 1,4 milliards de dollars. Parmi les
entreprises américaines se trouve Haliburton, dont l’un
des actionnaires principaux est Dick Cheney, l’ancien
vice président des USA, qui prétendait vouloir attaquer
l’Iran ! Haliburton, en dépit de la sanction commerciale
contre l’Iran, a cette année vendue plus de 40 millions
de dollars d’équipements dans le domaine de
l’exploitation pétrolier. Dernier exemple, en 2008 le
montant des exportations directes des Etats-Unis vers
Iran ont doublé par rapport à l’année précédent. Tous ça
s’est arrivé pendant le premier mandat présidentiel
d’Ahmadi-néjad !
Dans le domaine économique, sous la présidence d’Ahmadi-néjad
les Pasdarans ont renforcé leur immense empire
financier, autonome du gouvernement. Ils ont mis la
main sur la production, la distribution et le commerce.
Par l’intermédiaires des divers fondations, ses bras
économiques que sont juridiquement hors de contrôle du
gouvernement et ne rendent compte qu’au Guide suprême,
sans passer par les procédures légales, comme les appels
d’offre, ils obtiennent des concessions de l’ordre de
milliards de dollars, pour la construction des oléoducs
mais aussi pour participer à des secteurs dont celui de
Pétro-Pars qui encaissent une partie des revenus du
pétrole iranien. Aucun domaine financièrement rentable
ne leur échappe, y compris le trafic des drogues (un
marché de 10 milliards de dollars en 2006), et même le
commerce du sexe et réseaux de prostitution pour les
pétromonarchies du golfe. Derniers exemples, il y a
quelques mois et en période de crise économie du système
capitaliste mondial, qui frappe surtout les industries
automobiles des Etats Unis, dans le but de participer à
l’opération de sauvetage de Chrysler de la faillite
lancé par Georges Bush, et surtout dans le but de donner
un signe de bonne conduite de la par d’Iran
d’Ahmadi-néjad, le complexe Saipa, deuxième constructeur
automobile en Iran, dont l’actionnaire majoritaire est
l’Armée des Pasdarans, a commandé à Chrysler 55000
voitures pour être assemblées en Iran. Le PDG de cet
énorme complexe d’industrie n’a que 25 ans, il a été
nommé par Ahmadi-néjad en personne !
D'après les données officielles, l'Iran a un taux de pauvreté
qui avoisine les 21% de la population, par conséquent
16,5 millions de personnes vivent sous le seuil de
pauvreté. Mais selon un
rapport de l’ONU 550 000 enfants vivent avec moins de 1
dollars/jour et 35.5% de la population gagne 2
dollars/jours alors que le seuil de pauvreté est fixé
à 650 dollars par mois." On arrive à 40% pas à 21%.
Pire encore ces statistiques correspondent à la période où
les cours du pétrole avaient triplés. Ajouter à tout
cela, un chômage ravageur avec un taux de 40%, de même
qu'une répartition énormément déséquilibrée des revenus.
La politique économique d’Ahmadi-néjad pendant son
premier mandat a été catastrophique. Inflation
(supérieure à 25% par an), chômage (40%), régression du
système productif et pauvreté mettent à l’épreuve les
couches fragiles de la population. Une étude officielle
en 2006, montrait que l’Iran comptait 3,2 millions de
toxicomanes, dont 60 % ont entre 14 et 16 ans.
Même si le gouvernement d’Ahmadi-néjad critique
l’impérialisme américain ou le régime sioniste d’Israël,
dans le but de détourner l’attention des masses des
problèmes internes, il n’est même pas conséquent dans sa
lutte contre cet ennemi. L’accord et la collaboration du
gouvernement iranien pour l’occupation américaine de
l’Irak et de l’Afghanistan sont des faits bien connus.
Au lieu de favoriser une lutte de libération nationale
unifiée, en Irak, le régime iranien a joué un rôle clé
dans la division des Irakiens.
Certes, Rafsandjani et Khatami sont des représentants du
capitalisme libéral pro-occidental et pro-impérialiste,
mais dans cette course Ahmadi-néjad et la fraction du
régime qu’il représente les ont déjà dépassé et sont les
champions. La différence entre ces deux bands mafieux et
que la démagogie des uns, en position de faiblesse,
prend le langage de la « démocratie » tandis que l’autre
utilise l’« anti impérialisme ».
Le
printemps Iranien au milieu d’un hiver moyenâgeux
C'est dans ce contexte politiquement tendu et économiquement
désastreux que la population iranienne fut appelée à
participer à la farce que le régime islamique appelle
« élection présidentielle ». Le terme « élection »
paraît inapproprié dans la mesure où les candidats sont
sélectionnés d'avance par un conseil qui émet un avis
sur le niveau de leurs compétences et de leurs vertus
religieuses.
Le rôle principal des élections était de fournir la
légitimité pour les structures non-élues qui tiennent le
pouvoir. Par conséquent à chaque élection, le régime
fait des efforts effrénés pour avoir un maximum de
bulletins de vote dans les urnes. C’est un point clé
pour la compréhension de la signification du coup d'état
électoral orchestré par Ahmadi-néjad et le guide
suprême..
Les élections ont permis aux différentes factions du clergé
et du sérail du régime d’examiner la légitimité de leurs
solutions, en renforçant leur poids dans la hiérarchie
grâce aux résultats électoraux. Par conséquent, alors
que les élections n’étaient nullement démocratiques pour
la population, elles ont permis une grande liberté à
l’ensemble du clergé au pouvoir. Il s’agit en effet
d’une forme de démocratie interne au sein de la classe
régnante.
Etat donnée la férocité de la répression, les peuples d'Iran,
privés de s’exprimer, utilisaient la rivalité entre les
factions pour manœuvrer et obtenir un certain répit. Ils
ont fait ceci alternativement par leur voix ou le
boycott d’élections. La participation massive pour élire
Khatami en 1997 (son rival était le candidat officiel du
régime a été un referendum contre le régime), et le
boycott massif des élections du Majles en 2004 (presque
tous les candidats réformistes ont été rejetés).
Dans cette élection ce qu‘Ahmadi-néjad a réalisé, en alliance
avec une section de GRI et une poignée de mollahs, était
de priver essentiellement le clergé de sa capacité
d'employer les élections comme un instrument pour
augmenter la base de pouvoir de leurs factions
particulières à l'intérieur du régime. Ce n'était pas
qu’un coup de tonnerre dans un ciel bien dégagé. Les
élections avaient été systématiquement organisées au
cours des 15 dernières années, après la fin de guerre
Iran-Irak, pour prendre le contrôle de tous les organes
électifs ou non. En parallèle l'appareil
militaire-sécuritaire est devenu une force économique
importante dans le pays.
Parmi 475 candidats éventuels seuls quatre ne furent pas
rejetés par le Conseil des Gardiens. Les quatre
candidats sélectionnés furent : Moussavi, ancien Premier
Ministre (entre 1981 et 1988) candidat des réformateurs
; Ahmadi-néjad président en exercice qui cherchait à
obtenir un deuxième mandat ; Karroubi, l'ancien
président du Parlement islamique ; Rezaii, ancien
commandant de Pasdarans. Ahmadi-néjad et Moussavi
représentent chacun une faction du régime et les deux
autres jouait les rôles des figurants dans le grand
spectacle. Le candidat « réformateur » Moussavi ne vaut
pas mieux. Il était premier ministre dans les années 80,
à l’époque du massacre de 30 000 militants de gauche.
Tout d’un coup, il a découvert que la République
islamique – à laquelle il ne s’oppose pas, sur le fond –
a besoin d’être « réformée », c’est-à-dire de subir
quelques changements mineurs, de façon à ce que tout
reste comme avant. L’opposition entre Ahmadi-néjad et
Moussavi est l’opposition entre deux factions d’un
pouvoir réactionnaire envisageant des stratégies
opposées pour sauver le régime actuel : l’une veut faire
des réformes d’en haut pour éviter une révolution d’en
bas ; l’autre redoute que des réformes d’en haut ne
déclenche une révolution d’en bas.
Pour mieux comprendre la stratégie du régime pour les
élections 2009 il faut souligner que les élections de
2005 n’ont pas attiré une grande foule- après le
désenchantement immense des peuples iraniens pendant
huit années de présidence de Khatami dit «réformateur »
(1997-2005). Le candidat Ahmadi-néjad avec un discours
très populiste et démagogue avait promis monts et
merveilles pour attirer les électeurs. En fraudant
modérément (quelques millions de voix), il parvient à
remporter les élections, contre les quatre autres
candidats, eux-mêmes choisis parmi plus de mille
prétendants.
Par contre la mascarade de l’élection présidentielle de 2009
est de toute autre nature. Tout est mis en œuvre pour
que l’apparence d’une élection démocratique soit
préservée entre les quatre candidats du sérail, passés
au crible du Conseil des Gardiens qui en avait éliminé
plus de 400 autres. Pour regagner la confiance ou plutôt
les votes perdus d’avance, la faction Guide/Ahmadi-néjad
change leur tactique et la règle du jeu. Pendant la
période de campagne électoral des débats télévisés
relativement libres sont organisés, de nouveaux journaux
autorisés à paraître.
C’est exactement pendant cette période de conflit autour du
programme nucléaire que le régime a besoin de démontrer
sa légitimité à la « communauté internationale ».
Ignorant le niveau du mécontentement et de l'opposition
qui existe dans le pays, un show spectaculaire de débat
télévisé a été organisé deux semaines avant le scrutin,
un événement jamais vu en 30 ans d’existence du régime.
La presse et les médias de la faction réformiste ont
bénéficié d’une liberté relative de courte durée. Dans
le cadre de l'ordre existant, on a permis à chacun des
quatre candidats d'exposer les points faibles de leurs
adversaires.
La corruption, l'incompétence, les mensonges et la duperie
étaient les accusations les plus nobles, et même
Ahmadi-néjad, certain du soutien de Khamenei, a franchi
les lignes rouges habituelles. Sa cible était
Rafsandjani- ex président et rival du Guide suprême-
avec sa fortune colossal. Mais l'élite du régime, dans
les deux factions, a sous-estimé le niveau de haine et
de colère parmi les jeunes, les femmes et les
travailleurs qui composent plus de 80% de la population.
Ce débat des candidats était la goutte qui a fait
déborder le verre de colère du peuple, accumulée durant
les 30 dernières années.
Les débats télévisés ont joué un rôle capital dans la
promotion de Moussavi contre le président sortant. Alors
qu’Ahmadi-néjad nie tout allègrement l’étendue de
l’inflation, du chômage, du déclin de l’économie et de
la corruption, Moussavi souligne l’ampleur des désastres
causés pendant le premier mandat du président sortant.
Ce dernier est perçu comme cynique, arrogant et menteur
par l’immense majorité des téléspectateurs tandis que
son adversaire qui pendant les vingt dernières années
n’avait eu aucune responsabilité politique au sein du
régime, semblait le moins pire des quatre. Ahmadi-néjad
ira jusqu’à attaquer la femme même de Moussavi, un acte
intolérable pour des téléspectateurs. Il accuse de
corruption certains membres éminents de l’élite
politique, dont Rafsandjani, alors que tout au long de
sa présidence, il n’avait livré aucun indice fiable au
système judiciaire contre ses personnages incriminés.
En réalité la plupart des Iraniens étaient déjà au courant de
la richesse énorme, accumulée par la corruption, de
Rafsandjani et de sa famille. C'était les comptes
étrangers des membres proches de la famille Khamenei
(son fils y compris, dont le compte personnel de 1.6
milliard de lire sterling a été bloque à Londres) et des
diagrammes montrant les postes financiers clés occupées
par l’entourage d’Ahmadi-néjad qui ont décrédibilisé ce
candidat conservateur- démagogue et menteur et favori de
la faction dominante du régime.
Les débats télévisuels ont joué un rôle fondamental, non
seulement pour la participation massive des iraniens
surtout des jeunes et des femmes qui sont allés voter
contre Ahmadi-néjad mais également pour briser le mur de
la peur qui régnait dans la société iranien les années
précédentes. Cet effet secondaire était beaucoup plus
important que les débats eux même. Cette nouvelle
situation d’importance capitale s’ajoute aux
circonstances exceptionnelles de cette période
pré-électorale. Pendant quelques semaines, une intense
socialisation, de caractère festif, affectif, exubérant
et en un mot de révolutionnaire s’est produit dans les
rues. Il est intéressant à savoir que depuis ces
jours-là un quotidien intitulé « La Rue » est publié
clandestinement par de jeunes révolutionnaires
marxistes. Des groupes de jeunes commencent à descendre
dans la rue, assoiffée de liberté et font entendre leur
voix. Ils demeurent tardivement la nuit pour discuter
entre eux. Entre-temps des groupes d’économistes, de
sociologues, d’artistes, de professeurs d’université
et d’intellectuels notoires et aussi des travailleurs
s’activent dans cette période pré-électorale en
dénonçant la démagogie populiste d’Ahmadi-néjad. N’ayant
pas d’autre choix, une grande majorité des iraniens est
forcé de voter pour Moussavi. En Moussavi ils voient la
négation du régime tout entier.
Le 12 Juin, le jour des élections, une participation massive
se produit, dépassant les espérances des tenants du
régime (plus de 39 millions sur un nombre d’électeurs
potentiels de 46 millions). Mais le lendemain des
élections, le choc est rude : le président sortant
aurait été élu par plus de 63% de la population contre
Moussavi qui aurait réalisé la moitié de son score. Tout
indique, aux yeux d’une grande partie de l’opinion
publique, une fraude massive, cautionnée au sommet de
l’Etat sous une forme maladroite qui ne respecte même
pas les règles élémentaires de vérification (dix jours
pour le dépôt des plaintes). Trois heures après la
fermeture des bureaux de votes, le ministère de
l’Intérieur iranien a appelé le quartier général de
Moussavi pour le féliciter et lui demander de préparer
une déclaration de victoire. Puis soudainement, tout a
changé. Plusieurs commandants des Gardiens de la
Révolution de l’Iran (GRI) occupent et confisquent le
siège de campagne de Moussavi. Ensuite, les résultats
des élections truquées sont annoncés, déclenchant la
vague de manifestations.
Il est évident que Khamenei, entouré par les conseillers
subalternes, a sous-estimé la colère du peuple causé par
le résultat tronqué de l’élection - autrement il aurait
choisi un pourcentage plus modeste pour la « victoire »
d'Ahmadi-néjad. Mais afin d'établir Ahmadi-néjad en tant
que chef véritablement légitime des iraniens, Khamenei a
eu besoin d'un score plus élevée que les 20 millions
obtenus par Khatami en 1997. Avec du recul on peut
penser qu'il était peut-être possible que le système
islamique soit sauvé si le régime s’était contenté d’une
victoire d'Ahmadi-néjad avec une plus petite marge ou
même un deuxième tour. Alternativement, une présidence
de Moussavi, en dépit du problème posé par ses promesses
exagérées de la liberté individuelle dans le cadre d’un
état religieux, aurait assurément prolongé la vie du
régime islamique pour quelques années, jusqu'à ce qu’une
autre génération de la jeunesse iranienne, se détourne
des vaines promesses de réforme, et se soient révoltées
contre la lâcheté et la réticence au changement des
« Islamistes modernistes ».
Les trois semaines qui ont précédé les élections sont
appelées par certains « le printemps Iranien», pendant
lesquelles les gens et surtout les jeunes et les femmes
ont vécu une période en rupture avec la répression, avec
l’idéologie islamiste, la phraséologie théocratique et
la charia. En un mot avec tous qui est incarné par
Ahmadi-néjad, et ont pu goûter à la liberté d’expression
et de manifestation démocratiques. Ces jours-là ont
profondément ébranlé les fondements symboliques du
pouvoir islamiste, où sont remplacés la peur par
l’audace, le deuil par la fête et l’individualisme par
la solidarité. Le pouvoir a ouvert la boite de pandore,
le jeu organisé par le régime a tourné contre lui-même.
Cette mise en scène électorale était pour le peuple, la
réalité telle qu’elle aurait dû l’être et une fois qu’il
a goûté au fruit défendu, avec la bénédiction du pouvoir
qui croyait à tort cette période provisoire, la
population était prête à en découdre pour en réclamer la
permanence. Cela a totalement échappé à l’Etat
islamiste, toutes factions confondues, y compris celle
de « réformiste », qui croyaient que les nouvelles
générations étaient passives et dociles. Elles étaient
tout le contraire.
Une fois les résultats annoncés, il est très rapidement
devenu clair que Moussavi est un caractère faible - et
sa popularité n’a cessé de chuter, car il essayait
d’attraper la queue du mouvement de masse pour le
contrôler afin qu’il ne dépasse pas le cadre légal du
système.
Mais quel est le pouvoir réel derrière cette élection
présidentielle truquée, qualifiée de « coup d’Etat
électoral » par le camp de Moussavi ? On considère
généralement qu’en tant que commandant en chef des
forces armées de l’Iran, le Guide suprême, l’ayatollah
Khamenei, est le chef de ce coup d’Etat. Mais la réalité
est plus complexe.
Qui
sont-ils les pasdarans ?
Les membres actuels des pasdarans avaient une vingtaine
d’année à l’époque de la révolution iranienne de
1978-1979. Ils ont rejoint les GRI presque immédiatement
après la Révolution et mené deux guerres féroces dans
les années 1980 : contre l’Armée de Saddam Hussein, qui
avait envahi l’Iran en septembre 1980, et contre les
opposants du régime à l’intérieur du pays, comme les
groupes de gauche et les Moudjahidines du Peuple. En
Juin 1981, les GRI ont mené une bataille sanglante
contre eux, les tuant par des dizaines de milliers, et
ont contraint de dizaines de milliers d’opposants à
prendre le chemin de l’exile.
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Pendant la guerre avec l’Irak (1981-1988), les GRI ont
également été utilisé par le régime comme l’instrument
clé pour imposer une répression politique sévère en
Iran, avec pour résultat l’élimination physique de la
scène politique iranienne de tous les groupes politiques
laïques. Cela pour permettre l’installation d’une
dictature capitaliste-religieuse. Tout de suite après la
fin de guerre avec l’Irak des milliers de prisonniers
politiques ont été sauvagement exécutés avec l’accord
des pasdarans. L’ayatollah Khomeiny décède en Juin 1989
et ces jeunes pasdarans se sont alors scindés en deux
camps..
Dans le camp dite de la « gauche islamique » on estimait,
dans la but d’éviter une révolution, que le régime avait
besoin d’une politique d’ouverture et devait mettre fin
à la répression féroce des années 1980. De nombreux
membres de ce groupe étaient issus de l’appareil de
renseignement et étaient par conséquent parfaitement au
courant de ce qui se passait dans la société et
sentaient le danger d’une explosion sociale et d’une
révolution. Leur vision de sauver le régime est de
reformer le système dans le cadre islamique. Ils
deviennent « islamistes réformistes ». C’est ainsi que
la faction réformiste est née et Khatami, le porte
parole de son aile modérée, devint le président de la
république en 1995. Les pasdarans du camp opposé étaient
très conservateurs et sont restés dans les GRI après la
guerre. Ahmadi-néjad et son team de gouvernement
appartient à ce camp.
Parallèlement un autre phénomène se développe. Après la mort
de l’ayatollah Khomeiny un autre concept de « Etat
islamique » encore plus réactionnaire que celui de
Khomeiny commence à réapparaitre : l’émergence du groupe
islamiste ultra réactionnaire appelé la « société
Hojjatiyeh ». Il avait été fondé dans les années 1950 et
était farouchement opposé à la foi Bahaï et à l’islam
sunnite. Il avait même collaboré avec les services
secrets du Shah pour lutter contre la propagation du
communisme en Iran. Il s’était également opposé à la
Révolution de 1979 et au concept de
« Vélaayat-e-Faghih » (la gouvernance des juristes
islamiques) développé par Khomeiny, qui est le fondement
de la constitution de la République Islamique d’Iran et
son système politique. Khomeiny a interdit l’Hojjatiyeh
en 1983. Leur chef actuel est l’ayatollah Mesbah, un
religieux ultra réactionnaire partisan de la ligne dure,
qui s’est ouvertement opposé à toute élection et est le
chef spirituel d’Ahmadi-néjad. Parmi les disciples de
l’ayatollah Mesbah, on trouve la plupart des ministres
du gouvernement actuel, bon nombre des hauts commandants
des GRI et sa milice Bassiji, bras paramilitaires des
GRI, et même le pouvoir judiciaire.
Depuis qu’il a été élu président en 2005, Ahmadi-néjad a
utilisé à maintes reprises les mots de l’ayatollah
Mesbah parlant de « Etat islamique d’Iran » plutôt que
de « République islamique d’Iran. ». Deux semaines avant
les élections Mesbah a publié une fatwa - dont le
contenu a été révélé par certains membres du ministère
de l’Intérieur - autorisant l’utilisation de tous les
moyens pour faire réélire Ahmadi-néjad, donnant ainsi le
feu vert au trucage des élections. La vision
théocratique de l’Hojjatiyeh pour « Etat Islamique »
correspond bien avec les ambitions politiques du GRI.
Aujourd’hui la faction conservatrice et dominante du
régime est l’alliance d’une poignée de mollahs de
Hojjatiyeh et les membres du haut commandement des GRI.
Il est vrai que sur le plan politique, le rôle joué par GRI
en Iran dans le passé était loin de celui de l’Armée en
Turquie ou au Pakistan. Mais les évolutions de la scène
politique et le poids de plus en plus prépondérant du
GRI témoignent de la montée accélérée du GRI aux dépens
du clergé.
Un régime de capitaliste, en utilisant des slogans populistes
nationalistes extrêmes, régnant sur le pays par la
terreur et des bands de milice voyou, désirant d’être
acclamé par un public non autorisé à s’organiser sous
toute forme autre que ce qui est dictée d'en haut, et
avec des ambitions militaristes ! Avons-nous vu ceci
avant ?
Moussavi (en réalité la faction du régime qu’il représente)
se trouve placé sans qu’il l’ait voulu dans l’œil d’un
cyclone de dimension historique. Et si cette fraction ne
veut pas perdre ses privilèges, elle n’a pas d’autre
choix que de suivre désormais cette marée humaine.
Celle-ci indique que le chef suprême est illégitime. Sa
crédibilité en tant qu’autorité religieuse a été et
reste faible. Désormais, sa crédibilité en tant que chef
suprême est fragilisée elle aussi. Moussavi n’est sans
doute pas Khomeiny. Mais Khamenei ressemble de façon
croissante au Shah ou plutôt à un calife.
Qui
sont ces millions de manifestants ?
Le lendemain de l’élection, le 13 juin, pendant que le camp
de Moussavi a hésité à réagir aux résultats, des
étudiants et des activistes de la gauche étaient les
premiers à prendre les rues de Téhéran. Ils ont été
rejoints par des manifestants des quartiers ouvriers des
banlieues de Téhéran qui détestent Ahmadi-néjad.
En fait dès le début de cet été les ouvriers - qui ont subit
une baisse considérable de leur niveau de vie pendant
les trois dernières années- la jeunesse sans emploi et
les étudiants - qui ont souffert de quatre ans de
présence policière dans les campus - ont été à la tête
des protestations. Les jeunes femmes détestent en
particulier le régime pour son ingérence constante dans
leurs vies quotidiennes. Elles ont, par leur présence
tôt dans les rues de Téhéran le 15 juin, encouragé des
centaines de milliers de Téhranais - comprenant, les
gens issus des classes moyennes des quartiers de Téhéran
- à joindre les manifestants. Tout cela a incité et
encouragé Moussavi à assister à la démonstration
lui-même tard l'après-midi. Ils ont continué à
manifester même après que la répression s’intensifie. En
l’absence de directive claire de la part de Moussavi ou
de l’autre candidat dit réformiste, Mehdi Karroubi, ce
sont ceux qui ont lancé un appel pour les manifestations
du 9 juillet, l'anniversaire de la répression sanglante
du mouvement étudiant de 1999..
Personne ne peut douter de la signification de la journée du
15 juin. Pendant des années des Iraniens sont restés
isolés, démoralisés et craintif face au régime. Ce
lundi, selon le maire du Téhéran, environ trois millions
de personnes étaient dans les rues de la capitale. À
Ispahan, la place historique de Shah Jahan - une des
plus grandes places dans le monde - a été noire de
protestataires. Les villes de Chiraz et Tabriz ont vu
des manifestations de tailles sans pareils. Les iraniens
avaient finalement parlé et la solidarité qu'ils ont
trouvée dans ces protestations leur ont donné une
confiance sans précédent et le sens de la victoire.
Comme en 1979, c'est cette confiance qui les encourage à se
confronter aux formes les plus brutales de répression
avec l’audace et la détermination. Les manifestants sans
armes font face au Bassiji, apparemment sans crainte
pour leurs vies. Pendant une protestation dans un
bidonville de banlieue de Téhéran, où les batailles
régulières de ceux qui vivent au delà de la frontière
officielle de Téhéran avec les autorités a eu comme
conséquence le déploiement du Bassiji, la foule a crié
la « mort au dictateur », attaqué les Bassiji et
réussie à les chasser eux hors de la ville en
abandonnant leurs motos. Cela se produit aussi dans les
quartiers ouvriers de Téhéran.
Si les quartiers de la bourgeoisie de Téhéran ont été
tranquilles en journée (la nuit les gens montent sur les
toits dans toute la ville et lancent des slogans contre
le régime), par contre les quartiers de la classe
ouvrière, les usines, les mines et les bidonvilles ont
été la scène de protestations impromptues et
importantes.
À la tête de ceux qui ont défié la crainte et la répression
et envahie les rues de Téhéran on retrouve les femmes
(bon nombre d'entre elles au-dessous de 30) qui
n'oublieront jamais comment les Pasdarans les ont
arrêtés pour avoir montré une mèche de cheveux et
flagellées (dans beaucoup de cas 60-80 fouets). Des
jeunes, hommes et femmes, qui pendant les dernières
décennies ont été arrêtés, humilié et emprisonné pas
simplement pour avoir exprimé un avis politique, mais
dans des centaines de milliers de cas pour ne pas
adhérer aux interprétations strictes de règles
vestimentaires islamique ou aux codes comportementaux.
Elles n’oublieront jamais les brigades des mœurs.
Les étudiants qui en ont assez de l'ingérence de l'Etat dans
chaque aspect de leurs vies privés et publiques ; les
ouvriers qui font face à la pauvreté, au non-paiement
des salaires, au chômage; les habitants des bidonvilles
qui sont en conflit permanant avec les autorités pour le
manque d'eau ou d'électricité ; les parents de ceux tués
par le régime, et pas simplement dans les protestations
récentes, dans lesquelles au moins 350 personnes ont
perdu leurs vies, mais également les familles de plus de
30 000 militants exécutés par le régime pour leurs idées
politiques entre 1981 et 1983, pendant les années 80 et
90s (et n'oublions pas que les bourreaux de plus de 6000
des prisonniers politiques assassinés dans les prisons
se trouvent autant dans le camp dit réformiste que dans
le camp conservateur) : personne ne pardonnera ni
oubliera les criminels responsables.
Ces divisions, au sommet, ont ouvert un espace pour un
authentique mouvement de masse. Et pour éclairer
l’esprit de notre sceptique anti impérialiste, voyons
quelle est l’attitude de l’avant-garde ouvrière
iranienne. Pendant la campagne électorale, la plupart
des organisations syndicales et ouvrières (qui sont
illégales) n’ont appelé à voter pour aucun des candidats
en lice, car, expliquaient-elles, aucun des candidats ne
représentait les intérêts des travailleurs. Cette
position était parfaitement correcte. Cependant, une
fois le mouvement de masse engagé, le syndicat des
chauffeurs de bus de Téhéran (Vahed) a exprimé son
soutien sans faille au mouvement. De même, les
travailleurs d’Iran Khodro ont organisé une grève d’une
demi-heure pour soutenir le mouvement.
Le 18 Juin, le Syndicat des conducteurs de bus de Téhéran a
publié un communiqué pour soutenir le mouvement. Il
s’agit d’un des secteurs les plus militants de la classe
ouvrière iranienne, qui, il y a deux ans a bravé une
répression brutale pour défendre ses droits syndicaux.
Avant les élections, le Syndicat avait à juste titre
déclaré qu’aucun des candidats ne défendait les intérêts
des travailleurs iraniens. Mais tout aussi correctement,
il salue aujourd’hui « le magnifique mouvement de
millions de personnes de tous âges, tous sexes, toutes
confessions religieuses et toutes nationalités ». Le
communiqué poursuit : « Nous soutenons ce mouvement
du peuple iranien pour construire une société civile
libre et indépendante – et nous condamnons toute
violence et toute répression. ». Quelle différence
entre cette déclaration et les discours de Moussavi et
ses réformistes, même les plus radicaux ! Encore plus
significative est la mobilisation des travailleurs de
l’usine Iran Khodro, la plus grande entreprise du
secteur automobile de tout le Moyen-Orient (100 000
salariés, dont 30 000 dans une seule usine). Le jeudi
18, ils ont organisé une action de grève en soutien au
mouvement du peuple. Voici l’intégralité du communiqué
annonçant la grève :
« Nous déclarons notre solidarité avec le mouvement du
peuple d’Iran. C’à quoi nous assistons aujourd’hui est
une insulte à l’intelligence du peuple et à son vote. Le
gouvernement bafoue les principes de la Constitution. Il
est de notre devoir de nous joindre au mouvement du
peuple. Aujourd’hui, jeudi 28/3/88, nous, travailleurs
d’Iran Khodro, cesseront le travail pendant une
demi-heure pour protester contre la répression des
étudiants, des travailleurs et des femmes. Nous
déclarons notre solidarité avec le mouvement du peuple
d’Iran. La journée : de 10h à 10h30. La nuit : de 3h à
3h30. Les travailleurs d’Iran Khodro».
Ces deux déclarations et l’action de grève des travailleurs
de Khodro sont très importantes. Ce sont deux des
secteurs les plus combatifs de la classe ouvrière
iranienne, et l’avant-garde du mouvement syndical qui
commence à réémerger. L’idée d’une grève générale a été
soulevée, mais pas encore appliquée. C’est la question
décisive. En 1979, c’est la grève des travailleurs du
pétrole qui a donné le dernier coup mortel au long
processus de renversement du régime du Shah.
Le 1er juillet des milliers d'ouvriers d’une mine dans la
province de Khouzestan ont commencé une grève et quand
les forces de sécurité sont arrivées pour les disperser,
les ouvriers ont crié « mort au dictateur ». Le 5
juillet les ouvriers de l’usine de canne à sucre de Haft
Tapeh se sont remis en grève à nouveau, accusant les
autorités de ne pas satisfaire leurs revendications
précédentes.
Les discussions au sujet d'une grève se poursuivent et la
semaine dernière, trois semaines après le début des
protestations, une organisation qui s'appelle « Le
Comité ouvriers pour la défense des protestations
populaire » a publié un certain nombre de communiqués
concernant l'organisation des manifestations, mesures de
sécurité, conseils d’autodéfense face aux attaques des
Bassiji, et des suggestions détaillées concernant la
désobéissance civile.
Chaque jour qui passe les deux candidats réformistes perdent
d’avantage le soutien de people. Après avoir attendu
deux semaines, espérant une percée avec le Conseil des
gardiens, Karroubi, Moussavi et l’ancien Président
réformiste Khatami ont finalement publié une déclaration
commune dénonçant le résultat troqué de l’élection. Ils
refusent de légitimer le nouveau gouvernement.
Cependant, les Iraniens ordinaires sont très furieux à
l’égard de Moussavi qui mène une « querelle ordinaire
entre des membres d’une même famille islamique ».
Pendant ce temps, l'allié des réformistes au sein du
Assemble des experts, Rafsandjani cherchait le maximum
nombre de voix afin de destituer ou faire au moins
pression sur le Guide suprême.
Comme toujours, les « réformistes » se rendent compte que
leur destin est bien attaché à l’existence du régime.
Pourtant en cherchant des solutions dans le cercle
pouvoir, tout en promettant l'impossible aux foules dans
la rue, ils creusent leurs propres tombes. Ils savent
qu’en juin 2009 ils ont seulement reçu l'appui de
beaucoup d'Iraniens parce que la population a opté pour
le moindre mal. Une fois que le régime les niait cette
occasion limitée et claquait la porte, les jours du
soutien de Moussavi et de Karroubi seront comptés.
Cependant, personne ne devrait sous-estimer l'effet que
ce schisme sans précédent aura au sommet du régime
islamique.
Comme déjà mentionné plus haut la république islamique a une
structure de pouvoir très compliquée et sans pareil. La
pouvoir se situe en réseaux complexes de cercles du
clergé, exécutifs, juridiques et militaires et
paramilitaires. Jusqu'ici toutes ces forces, malgré
leurs différences et allégeances factieuses, ont obéi au
Guide suprême. En fait tout, au long des 30 dernières
années, le rôle le plus important jouait par Khomeiny et
son successeur Khamenei, en tant que Guide suprême,
était d’arbitre tout puissant entre les diverses
factions du régime. Le 19 juin de cette année tout ceci
s'est terminé, quand Khamenei a déclaré la validité sans
équivoque des résultats d’élection présidentielle et a
pris la partie d’Ahmadi-néjad. Il est donc juste
d’identifier le Guide suprême comme le principal perdant
dans la situation actuelle.
Les réformistes sont également perdants. Chaque jour qui
passe, leur appui au sein de la population continue de
chuter. Ils sont coincés dans un piège en essayant de
sauver un ordre islamique.
Mais il y a des gagnants aussi - les peuples de l'Iran, les
manifestants, ceux qui risquent tous les jours leurs
vies contre le régime et ses puissances militaires et
paramilitaires. La répression est féroce. Cependant,
ceci montre seulement le désespoir du régime. La manière
innovante dans laquelle les iraniens ont à chaque
occasion exprimé leur haine du régime actuel leur a
donné l'espoir et la confiance, qui les assure que le
conflit en cours se finira avec le renversement du
régime. Il s’est crée trop d'ennemis, particulièrement
parmi la jeunesse, les femmes, les travailleurs et les
pauvres, pour que n'importe qui puisse accepter sa
survie.
Les parents de ceux qui on été arrêtés dans des
manifestations récentes se rassemblent chaque midi à
l’extérieur des prisons, exigeant la libération de leurs
enfants et des autres prisonniers et réclame la justice
pour ceux tués par le Bassiji dans les rues ou dans les
prisons sous le torture. La plupart des gens refusent
non seulement quatre années de plus d'Ahmadi-néjad mais
le régime dans son totalité est trop terribles à
supporté- ils n'arrêteront pas leurs protestations, avec
ou sans Moussavi et Karroubi.
Solidarité
Les images de la répression brutale contre la jeunesse, les
travailleurs et les femmes d’Iran ont provoqué une vague
d’indignation, dans le monde entier.
Le régime a eu sa dernière chance d'attirer les peuples
iraniens avec des promesses d'un ordre légèrement moins
répressif sous couvert d’une présidence de Moussavi.
Mais il a raté l’occasion. Cependant, confronté à la
répression féroce à l’intérieur et à la menace
permanente de l'attaque militaires, le genre de
solidarité dont le peuple de l'Iran n'a certainement pas
besoin est celui offert par les Etats impérialistes et
leurs associés de « changement de régime » à l’intérieur
de pays. Les ennemis des travailleurs - parmi le camp de
Moussavi, parmi les monarchistes ou dans la gauche
confuse - chercheront l'appui des Etats européens et du
gouvernement des États-Unis, tandis que les défenseurs
des travailleurs iraniens resteront vigilants en
choisissant leurs alliés..
Pour l’instant, l’oligarchie Militaro-religieuses, qui a
consolidé son pouvoir et ses privilèges, a fait très
clairement savoir qu’elle souhaite un gouvernement
islamique où la souveraineté populaire est réduite à
rien. La légitimité tirée de la puissance divine se
suffit à elle même. C’est le sens du discours de
Khamenei vendredi dernier. Cette oligarchie ne se
laissera pas priver de son pouvoir.
Mais au milieu de tous ces événements qui agitent l’Iran, une
chose est certaine. Il est trop tard pour faire marche
arrière désormais. Tous les éléments montrent que le
mouvement populaire s’installe sur le long terme, quelle
que soit la violence des miliciens Bassiji, qui sont
issus de la classe ouvrière et méprisés par les classes
moyennes et supérieures instruites. Et des fissures vont
émerger au sommet.
Tôt ou tard une dictature militaire brutale d’une mollarchie
divisée, appuyé par des légions de miliciens Bassiji
tentera de s’imposer. Mais cette solution ne pourrait
pas durer.
Ce coup d'Etat électoral a eu deux conséquences irréversibles
pour les peuples iraniens. La première c’est la fin de
la peur des peuples terrorisés par la brutalité du
régime qui régnait pendant des années en Iran. La
deuxième conséquence, est de libérer les iraniens une
fois pour toutes de toutes les illusions quant à la
capacité du régime à se reformer. Quand Moussavi
demande au peuple de rester à l’intérieur de leur maison
et qu’au contraire la population manifeste par millions,
les réformistes prennent une lourde gifle. En effet,
nous avons assisté à un spectacle dans lequel des
« réformistes » courent après le peuple pour ne pas être
jeté de côté et ce n’est pas la première fois ! Ensuite
Moussavi et son coéquipier Karroubi ont dû apparaître
dans les démonstrations suivantes, clairement désespérés
pour regagner l'initiative et contrôler le mouvement de
protestations afin qu’il ne dépasse la ligne verte. Et à
chaque étape ils ont lutté pour suivre la colère
populaire.
La répression sanglante des manifestants, la lâcheté des
bourgeois réformistes repoussera plus loin les chefs
réformistes et les marginalisera. La route est
maintenant ouverte pour que le système dans sa totalité
soit défié par le bas. La route sera longue et
difficile. Il n'est pas difficile de discerner les
raisons. Le régime a prouvé qu'il n'a aucune difficulté
en imposant une répression sauvage. C'est un régime
idéologique, organisé sur les lignes fascistes et
combattra pour survivre. Il a une force militaire et
une milice paramilitaire bien organisée avec des
intérêts financiers très importants.
Il est difficile de prévoir ce qui se produira dans les
prochains jours. Cependant, on peut être sûr que rien ne
sera identique. Personne n’oubliera le fait que les deux
factions ont franchi beaucoup de « lignes rouges »
exposant la corruption, la duperie et l'échec de chacun.
Il s'agit donc d'une très importante, délicate et longue
confrontation. Il est essentiel que ceux qui luttent en
Iran obtiennent le large soutien efficace de la gauche
et des progressistes afin qu'ils ne tombent dans la
fausse conception de ce type de gauche qui n’a pas de
préoccupations pour la démocratie et les libertés
civiles.
Notre association « Solidarité Socialiste avec les
Travailleurs en Iran » en défendant les intérêts des
travailleurs en Iran, en maintenant une position ferme
et consistante, à la fois anti-impérialiste, et
d’opposition au régime, est en bonne situation pour
étendre relayer une grande campagne de soutien aux
luttes des peuples iraniens. De cette manière nous
faisons bon accueil à la collaboration de toutes les
forces iraniennes et internationales qui partagent ces
principes. Nous ne pouvons pas nous unir aux défenseurs
de Moussavi, ni à ceux qui cherchent la guerre ou les
sanctions, pour éviter un changement par de bas. Nous ne
suspendrons pas nos critiques à ceux qui tolèrent la
guerre impérialiste ou les sanctions économiques - des
mesures qui nuisent aux travailleurs iraniens en premier
lieu.
Juin 2009
Houshang Sepehr
► Houshang Sepehr est un militant marxiste révolutionnaire iranien exilé. Il anime la revue En Défense du marxisme publiée en persan et le Comité de solidarité avec les travailleurs en Iran. .
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